Le gouvernement prend en main le dossier "Doux"

Par latribune.fr  |   |  452  mots
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Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture a annoncé que "deux animateurs de la cellule d'appui à la filière volaille" se rendraient dès lundi au chevet du volailler Doux, le leader européen du secteur. L'entreprise a été placée vendredi en redressement judiciaire.

 Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé que "deux animateurs de la cellule d'appui à la filière volaille" se rendraient dès lundi au chevet du volailler Doux, le leader européen du secteur placé vendredi en redressement judiciaire. Selon le marché, ses difficultés proviennent de sa faible rentabilité, dueà la guerre des prix dans le secteur de la volaille industrielle et à la hausse des coûts de l'alimentation

"J'enverrai dès demain (lundi) les deux animateurs de la cellule d'appui à la filière volaille que j'ai créée à Nantes et à Rennes" pour "veiller au respect des droits et à la préservation de l'avenir" des éleveurs, a-t-il déclaré dans une interview à l'édition dominicale du Parisien/Aujourd'hui en France.

Le comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) jouera le même "rôle pour les salariés et l'outil de production", a-t-il précisé.

Groupe familial basé à Châteaulin (Finistère) et connu pour sa marque "Père Dodu", Doux a été placé à sa demande vendredi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Quimper, faute d'accord avec ses créanciers. Plombé par une dette estimée à plus de 430 millions d'euros, le groupe emploie 3.400 personnes en France. Selon Stéphane Le Foll, qui parle d'une "situation d'urgence" et annonce d'autres "initiatives" du gouvernement, les "salariés et les éleveurs risquent d'être "bernés" par la décision de la direction de Doux de déposer son bilan sans plus attendre. Selon le gouvernement, 36 entreprises seraient actuellement en très grandes difficultés.

Eviter une catastrophe économique et sociale

"Tant que la cessation de paiement n'était pas constatée et, surtout, que le redressement judiciaire n'était pas prononcé, le rôle des pouvoirs publics était de tout faire pour que d'autres solutions soient mises en place", fait-il valoir, assurant que "d'autres solutions existaient. Aujourd'hui, le choix de déposer le bilan est de la seule responsabilité de Charles Doux", a insisté le ministre en campagne pour les législatives dans la Sarthe.

Concrètement, il s'agit "d'éviter une catastrophe tant économique que sociale", poursuit-il, rappelant que "derrière le cas de cette entreprise, il y a l'enjeu d'une partie de la production avicole française et 800 éleveurs".

Le gouvernement avait déjà déploré vendredi la "décision personnelle" de Charles Doux qui a refusé un "apport de 35 millions d'euros", l'entreprise estimant pour sa part que les plans de refinancement proposés "reposaient sur des solutions à court terme qui n'offraient pas de garanties suffisantes". Numéro cinq mondial à l'exportation, Doux devait voir son chiffre d'affaires stagner à 1,4 milliard d'euros en 2011, selon des prévisions datant de novembre. En 2010, il s'était élevé à 1,406 milliard d'euros.