Les 3.400 salariés Doux se préparent à une « casse sociale »

Par latribune.fr  |   |  542  mots
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Dépités, les syndicats du groupe breton de volaille analysent ce week-end les onze propositions de reprise. Les 1.800 salariés de l'activité de production de poulets frais sont les plus inquiets.

Week-end noir pour les salariés du groupe Doux. Les représentants du personnel du groupe placé en redressement en judiciaire étudieront ce week-end les propositions de reprise présentées vendredi au Comité Central d'Entreprise. Tous se préparent à une « casse sociale ». « Ce week-end et lundi, nous allons expertiser les dossiers qu'on vient de nous remettre (...) Nous redoutons qu'il n'y ait que des plans sociaux dans ces dossiers », a observé le délégué central adjoint CFDT, Jean-Luc Guillart, dans des propos rapportés par l'AFP.

Eviter le dépeçage

Jeudi, sept repreneurs étaient sur les rangs: les établissements Daviet, Cavac-Ciab, Financière Turenne Lafayette, LDC, Sofiprotéol, Tilly-Sabco et Terrena avaient déposé leur dossier auprès de l'administrateur judiciaire Régis Valliot. Depuis, quatre autres candidats se sont présentés : le groupe Amice-Soquet, Proteis Viande, Finalab et Hendrix Genetics. Glon, filiale de Sofiprotéol, est également en lice, associé à Tiskalia et Duc pour la reprise d'une partie des activités de Doux.
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a défini vendredi deux critères pour la reprise du volailler en redressement judiciaire: la reprise par une seule entité "sans dépeçage" et le maintien d'"un maximum" de sites et d'emplois. Mais, selon Bercy, au vu des offres présentées, « le compte n'y est pas ». Arnaud Montebourg exige que ces offres soient améliorées.
 

Le groupe pourra-t-il vraiment s'éviter un dépeçage ? Tilly-Sabco, qui a déposé jeudi son dossier, a ainsi proposé de ne reprendre que les 588 emplois des activités "grand export" de Doux. Spécialiste de la vente de poulets entiers surgélés au Moyen-Orient, la société de Guerlesquin (Finistère) est prête à reprendre les « deux abattoirs de poulets entiers surgelés situés à Châteaulin (Finistère) et à Chantonnay (Vendée) », précise le groupe dans un communiqué. Il offre également de "racheter 50%" des créances des éleveurs de volaille de chair. Elles sélèvent à "6 millions d'euros", selon la Confédération française de l'aviculture.

Simulacre d'offres


C'est surtout l'activité de produits frais qui inquiète. Déficitaire, cette activité occupe 1.800 des 3.400 salariés du groupe. « Nous avons la certitude que tous les sites ne seront pas repris", a déclaré la déléguée centrale FO, Nadine Hourmant. La CGT reste totalement opposée au démantèlement du groupe. Le syndicat dénonce « un simulacre d'offres ». Même si elles étaient multipliées par trois, ce ne serait pas au niveau de nos revendications pour le maintien de tous les emplois" du groupe, a affirmé son délégué central syndical CGT, Raymond Gouiffès.
Le groupe familial Doux, propriétaire du célèbre "Père Dodu", affime de son côté qu'il prépare un "plan de continuation". Mais rares sont ceux à y croire. « La famille Doux est encore notre employeur, mais plus pour longtemps », a estimé le délégué central adjoint CFDT, Jean-Luc Guillart.
Les repreneurs potentiels ont jusqu'au 17 juillet pour réévaluer leurs propositions. Dans la foulée, elles seront soumises aux organisations syndicales. Le tribunal de commerce de Quimper, qui devait se prononcer le 16 juillet, a repoussé sa décision au 23 juillet.