Charles Doux règle ses comptes

Par Juliette Garnier  |   |  435  mots
Charles Doux déballe tout sur la place publique.
Dans une lettre ouverte au président de Sofiprotéol Xavier Beulin, le PDG du groupe Doux dénonce les exigences du groupe qui a coordonné des offres de reprise du volailler. Charles Doux juge qu'il « y a mélange des genres ».

Charles Doux règle ses comptes. Au lendemain de la décision du tribunal de commerce de Quimper, qui a décidé du sort de son groupe en redressement judiciaire depuis le 1er juin, le septuagénaire a écrit une lettre ouverte à Xavier Beulin, président de Sofiprotéol et, par ailleurs, président de la FNSEA, principal syndicat agricole en France. Econduit par le tribunal de Commerce de Quimper qui a jugé irrecevable l'offre de reprise par une quinzaine de sociétés qu'il coordonnait, le groupe agroalimentaire a exprimé « son regret » et sa « vive inquiétude » pour la filière avicole française. «Vous exprimiez-vous en qualité de la président de la FNSEA ou en qualité de Sofiprotéol dont l'offre a été jugée irrecevable ? Il semble qu'il y a mélange des genres», lui lance Charles Doux.

Jusqu'à fin novembre

Le Tribunal de Commerce de Quimper a accordé du répit à Charles Doux en prolongeant la période d'observation des activités de produits congelés, vendus à l'export, et de produits élaborés. Il lui a accordé jusqu'à fin novembre pour monter son plan de continuation, avec la Banque Barclays, titulaire d'une créance de 140 millions d'euros.

Le feront-ils ?

Le tribunal de Quimper a, par ailleurs, prononcé la liquidation des activités dites de produits frais. Déficitaire, ce pôle emploie 1.704 personnes dans neuf sites de production, dont plusieurs abattoirs. Les candidats à la reprise de ces actifs doivent présenter leur proposition d'ici au 10 août. Parmi ces candidats, pourraient figurer plusieurs des sociétés liées par une offre indivisible du consortium que pilotait Sofiprotéol. « C'est parce qu'ils n'ont pas pu présenter d'offres séparées à cause des exigences imposées par Sofiprotéol que des plans de cession n'ont pu être acceptées au 1er août sur les actifs du pôle Doux Frais », dénonce Charles Doux, dans sa lettre ouverte.

Le feront-ils ? C'est désormais toute la question. Entre les lignes, le PDG de Doux exprime son inquiétude de voir Xavier Beulin et son groupe influencer les LDC, Duc et autres Terrena, candidats respectivement à la reprise d'abattoirs à Laval (Mayenne), Boynes (Loiret) et Blancafort (Cher) ou Serent (Morbihan). Charles Doux le dit haut et fort, en déballant tout sur la place publique. « Il appartient à Sofiprotéol de laisser les candidats faire leurs offres sur le frais et de les aider plutôt que de critiquer le groupe Doux », note-t-il, avant d'inviter Xavier Beulin à « enterrer la hache de guerre ». Interrogé par La Tribune, Sofiprotéol n'a pas répondu à ses appels.