Les Français demeurent farouchement attachés à Noël. Et même s'ils pâtissent de la crise, pas question que celle-ci vienne rogner leurs dépenses. Tel est le principal enseignement du dernier baromètre du cabinet Deloitte publié ce jeudi sur les dépenses et la consommation des Français -et plus largement des Européens- lors des fêtes de fin d'année. Cette année, le budget alloué aux cadeaux, repas et sorties de fin d'année s'élève donc à 639 euros. Il s'affiche en très légère augmentation (+0,7%) par rapport à l'année dernière.
Saluant la "préservation" de cette enveloppe étant donné le contexte économique, Stéphane Rimbeuf, responsable distribution et biens de consommation chez Deloitte, précise que l'Hexagone se différencie ainsi de plusieurs pays européens. Il évoque notamment "la Grèce ou l'Italie, dont les budgets Noël reculent respectivement de 16% et 13,5% en un an". Même si Athènes et Rome ont été plus durement touchés que la France par la crise qui plombe le Vieux Continent.
"Une installation du sentiment de récession"
La performance est d'autant plus notable qu'en parallèle, les Français sont désormais 39% à juger que leur pouvoir d'achat a baissé, soit une augmentation de 2 points par rapport à l'an passé. Toutefois, ils sont 63% à juger que le pays est en récession, contre 75% en 2011. Pour Stéphane Rimbeuf, ce repli de 12 points s'explique par une sorte de démocratisation, "une installation du sentiment de récession" dans le temps.
Conséquence de la morosité économique et du souci de préserver les fêtes de fin d'année, les Français s'inscrivent dans une logique d'achats raisonnés. Pas question de se lancer les yeux fermés à l'assaut des grands magasins. Selon Deloitte, 78% d'entre eux affirment préparer un budget réservé à leurs dépenses de fin d'année, contre un peu plus de la moitié seulement en 2008. Dans la même veine, ils sont 90% à porter une attention au prix, soit 5 points de plus qu'en 2011. Résultat: les promotions ont le vent en poupe, et 90% des Français affirment qu'ils vont privilégier les dégriffes hivernales contre 72% l'an passé.
Le livre, un cadeau souvent privilégié
Côté cadeaux, l'argent, les chocolats, les parfums et les cosmétiques sont comme de coutume plébiscités. Mais cette année, l'engouement pour le livre progresse nettement. Et ce, pour toutes les classes d'âge. Chez les adultes, il passe même de la dixième à la première position! De fait, ce cadeau cumule les atouts. "Il s'agit-là d'un bien abordable, utile et éducatif", égrène Stéphane Rimbeuf. Quoi qu'il en soit, Noël est sauf !