Pointée du doigt, Spanghero continue de nier avoir vendu du cheval à la place du boeuf

Par Marina Torre  |   |  483  mots
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Benoît Hamon, le ministre français de la Consommation désigne la PME française Spanghero comme coupable de "tromperie économique", car, selon les conclusions de l'enquête de la Répression des fraudes, elle savait qu'elle vendait du cheval étiquetté comme du boeuf au groupe chargé de sa transformation pour le compte des distributeurs. L'entreprise, qui se voit privée de son agrément sanitaire, continue de rejetter ces accusations.

Spanghero a-t-il sciemment vendu de la viande de cheval comme si c'était du boeuf? Benoît Hamon, ministre chargé de la Consommation, l'a en tout cas affirmé ce jeudi. Lors d'une conférence de presse au cours de laquelle devaient être rendues publiques les conclusions menée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le ministre a affirmé que l'entreprise française "savait qu'[elle] étiquetait boeuf de la viande chevaline". Pour lui, l'entreprise s'est rendue coupable de "tromperie économique". Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a indiqué de son côté que Spanghero perdait son agrément sanitaire. Une nouvelle équipe d'inspecteurs doit se rendre dans les locaux de l'entreprise pour de nouvelles analyses. 

Spanghero maintient ses réfutations

Cette entreprise française dont le siège est situé dans l'Aude à Castelnaudary continue de réfuter toute accusation et clame "sa bonne foi". A la Tribune, Spanghero  "continue à dire qu'elle n'a pas commandé de viande de cheval et n'a jamais su qu'elle [en] vendait". L'entreprise n'a pas souhaité s'exprimer sur le retrait de l'agrément sanitaire annoncé par le ministre de l'Agriculture.

Depuis le début de l'affaire, Spanghero nie fermement toute culpabilité dans l'affaire des stocks de viande de cheval commercialisés sous forme de produits transformés comme du boeuf. Ce fournisseur a vendu des stocks à  Comigel, une autre entreprise française, chargée de transformer le produit pour le compte de grands distributeurs comme Findus ou Picard. "La viande achetée par la société Spanghero comme étant du 'boeuf d'origine UE', a été revendue comme telle et en aucun cas sous le label Viande Bovine Française (VBF), réservé aux bovins nés, élevés et abattus en France", avait-elle écrit dans un communiqué publié le 11 février dans lequel elle annonçait porter plainte contre X.

Selon le Parisien, début janvier, l'entreprise aurait acheté à Draap, un intermédiaire enregistré à Chypre, quelque 42 tonnes de viande étiquettée comme du cheval. Le patron Draap, Jan Fasen avait de son côté affirmé au quotidien The Guardian n'avoir jamais caché qu'il s'agissait bien de cheval.

L'architecture compexe mise à jour par la DGCCRF

Dans son point d'étape publié ce jeudi, la DGCCRF confirme cette architecture complexe (voir son schéma ci-dessous).L'enquête française indique en outre que 4,5 millions de produits ont été commercialisés en Europe avec un étiquetage erronné. Elle cite les noms de Draap et de Windmeijer Meat Trading, sous-traitant néerlandais du négociant chypriote. Pour rappel, les dirigeants des deux sociétés ont déjà été condamné en janvier 2012 à Breda, aux Pays-Bas pour avoir vendu de la viande de cheval sous une fausse étiquette de boeuf.

 

>> Affaire Findus: sur la piste de la viande de cheval suspecte

(article créé à 17h30, mis à jour à 19h15)