La filière poulet obtient un soutien temporaire

Par latribune.fr  |   |  563  mots
Le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a négocié avec Bruxelles une aide temporaire aux producteurs de poulets
Le gouvernement est autorisé par Bruxelles à débloquer 15 millions d'euros en faveur de la filière poulet

La France va dégager 15 millions d'euros d'aides européennes afin d'aider la filière "poulet export" à gérer la fin de subventions européennes, a annoncé vendredi le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.

Le ministre a indiqué avoir reçu l'aval à ce coup de pouce du commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos, avec lequel il venait de s'entretenir à la tête d'une délégation de représentants de la filière et des groupes volaillers bretons Doux et Tilly-Sabco.

Vendre les volailles moins cher

Ces 15 millions d'euros, qui seront débloqués au titre d'aides à la qualité sur l'enveloppe française de la politique agricole commune (PAC), s'ajouteront à une aide nationale de 4 millions d'euros déjà annoncée par le gouvernement français pour la filière. Contrairement aux "restitutions", les subventions à l'export d'un montant d'environ 55 millions d'euros par an qui allaient aux industriels, ces fonds seront accordés aux éleveurs qui pourront ainsi leur vendre moins cher leurs volailles.

Uniquement en 2014

Cette aide "pour soutenir la filière dans une démarche de relance de sa compétitivité" ne pourra toutefois être dégagée qu'en 2014, a précisé M. Ciolos.

La Commission a aussi donné son feu vert à la mise en place par la France dès 2014 d'un "fonds de stabilisation", abondé en partie par des aides au développement rural, "pour lisser les effets de la volatilité monétaire entre dollar, euro et réal brésilien", a ajouté Stéphane Le Foll.

Concurrence du Brésil

Sur la niche française de l'export, principalement au Moyen-Orient, de poulets congelés d'entrée de gamme, le principal concurrent est le Brésil, dont la monnaie est en baisse. L'attirail sera également renforcé par la ventilation sur la filière de fonds européens d'aides à l'investissement, et notamment à la modernisation des bâtiments d'élevage.

Pérenniser l'activité export

Ces mesures doivent permettre "de pérenniser une activité à l'export qui a du potentiel", a fait valoir le ministre français dans un point de presse.

Vendredi soir le président de la Fédération des Industries Avicoles (FIA) Gilles Huttepain s'est félicité de ces annonces, estimant que "le commissaire européen et le ministre de l'Agriculture français ont pris conscience du risque que représenterait l'effondrement de la filière export française".

La filière plutôt satisfaite

"Les membres de la filière vont travailler dès à présent sur les différents projets. Toutefois, tout reste à faire et les membres du comité de liaison resteront extrêmement vigilants sur la mise en oeuvre effective de ces propositions", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Un dispositif de soutien était réclamé à cor et à cri par la société bretonne Tilly-Sabco, dont les salariés ont multiplié les manifestations et actions diverses de protestation. Son PDG Daniel Sauvaget a annoncé vendredi soir à l'AFP qu'il allait poursuivre son activité en janvier, se disant "satisfait" des mesures d'aide décidées vendredi à Bruxelles.

Auparavant ce volailler, qui emploie plus de 300 salariés, avait menacé de suspendre son activité en janvier, sa production s'étant effondrée après l'arrêt des aides européennes, en juillet dernier.

Doux et Tilly-Sabco étaient les derniers bénéficiaires des subventions européennes à l'export, dont la suppression avait été actée dès 2005 et confirmée en 2008.