Le volailler Doux sort de l'ornière

Par latribune.fr  |   |  669  mots
En 18 mois, le volailler a réussi à diviser sa dette par quatre, passant d'un endettement de 340 millions d'euros à quelque 75 millions. Pour sortir de l'impasse, le volailler s'est recentré sur l'export et la transformation (Père Dodu), après s'être allégé de son pôle frais, liquidé fin 2012 au prix de la suppression d'un millier d'emplois.
Le tribunal de commerce de Quimper a validé ce vendredi le plan de continuation du groupe qui était en redressement judiciaire depuis juin 2012. Cette décision permet au volailler breton de poursuivre son activité.

Doux va pouvoir de nouveau voler de ses propres ailes. Le tribunal de commerce de Quimper a validé ce vendredi le plan de continuation du groupe en redressement judiciaire depuis juin 2012.

Cette décision permet au groupe de sortir de cette procédure et de poursuivre son activité. Les ministres de l'Agriculture Stéphane Le Foll et de l'Agroalimentaire Guillaume Garot ont salué "une nouvelle étape importante pour le groupe, pour ses salariés et pour toute la filière avicole".

"Cela sauve 2.100 emplois"

"On est, avec Jean-Charles Doux (fils du fondateur emblématique du groupe, Charles Doux, ndlr), satisfaits de cette décision parce que cela sauve 2.100 emplois", a déclaré Arnaud Marion, artisan du redressement du groupe en tant que manager de transition et désormais président du nouveau directoire du groupe.

"C'est le début d'une nouvelle époque, on redevient une entreprise normale, on va pouvoir retravailler normalement, se développer et soutenir nos marchés", a-t-il ajouté.

La famille Doux détiendra désormais 22,5% du capital contre 80% auparavant

Dans le nouvel organigramme présenté au tribunal, on trouve aussi Jean-Charles Doux et Martin Calmels, fils de Didier Calmels. L'homme d'affaires, spécialiste de la reprise d'entreprises en difficulté, prendra quant à lui la tête du conseil de surveillance.

La nouvelle gouvernance du groupe reflète l'accord de recapitalisation annoncé en début de semaine. Il prévoit que la Société D&P Participations, filiale à 100% de la holding de la famille Calmels D&P Finance (D&P) créancier du groupe à la suite du rachat de la dette bancaire détenue par Barclays (141,5 millions d'euros en principal), devienne actionnaire majoritaire avec 52,5% du capital.

A ses côtés on retrouvera le groupe saoudien Almunajem (25%), premier client du volailler et partenaire depuis près de 40 ans, et la famille Doux (22,5%). Cette dernière, qui détient actuellement 80% du capital, deviendra donc minoritaire, et BNP Paribas, qui possède 20% du capital, se retirera. L'accord devrait être finalisé au premier trimestre 2014.

Une dette divisée par quatre en 18 mois

En 18 mois, le volailler a réussi à diviser sa dette par quatre,  de 340 millions d'euros à quelque 75 millions. Pour sortir de l'impasse, le volailler s'est recentré sur l'export et la transformation (Père Dodu), après s'être allégé de son pôle frais, liquidé fin 2012 au prix de la suppression d'un millier d'emplois. Plus d'un an après leur licenciement, seuls 10% des anciens salariés de Doux ont retrouvé un CDI. Le groupe ne compte désormais plus que 2.100 salariés, dont 1.700 en CDI.

La décision tombée vendredi est "quelque chose de positif", car depuis 18 mois "les salariés étaient sous pression", a estimé Raymond Gouiffès, délégué central CGT, qui se réjouit de l'arrivée au capital du groupe de deux actionnaires "importants" et se disant "confiant" pour l'avenir du groupe.

"On est passé d'une entreprise avec un management moyennageux a un management d'entreprise moderne"

"On est passé d'une entreprise avec un management moyennageux a un management d'entreprise moderne et ça, c'est fabuleux", a dit Raymond Gouiffès.  La validation du plan est "un soulagement" mais "on va rester prudents et vigilants", a assuré Nadine Hourmant, déléguée centrale FO de Doux, rappelant que 2014 serait "l'année de tous les dangers" pour le volailler.

Doux est le troisième acteur mondial dans l'export de poulet

"2014 est une année charnière", a reconnu Arnaud Marion. "Une année difficile et de travail mais que nous abordons avec confiance et sérénité", a affirmé le nouveau président du directoire.

Le groupe Doux, fondé en 1955 et dont le siège est à Châteaulin (Finistère), assure la production de poulets sur toute la chaîne: de l'élevage à la transformation. Doux SA est le premier exportateur européen et le troisième acteur mondial dans l'export de poulet. Soprat est, avec la marque Père Dodu, le leader du marché des produits élaborés panés.