Des étoiles pour classer la viande des supermarchés ?

Par latribune.fr  |   |  481  mots
Plus de "tendre de tranche" et autres "jumeaux": dès décembre prochain, les grandes et moyennes surfaces pourront utiliser des termes génériques comme "steak" ou "rôti" sur les morceaux vendus en libre-service pour une information au consommateur "plus simple et plus compréhensible".
Comme les hôtels, entrecôtes, steaks et autres rôtis pourraient bientôt être triés avec des mentions qualitatives allant de une à trois étoiles.

Acheter deux steaks trois étoiles pour le dîner. Voici à quoi pourrait bientôt ressembler votre liste de courses. Un arrêté du ministère de l'Économie publié au Journal Officiel mercredi indique en effet que les morceaux de viande vendus en rayon des supermarchés seront classés par étoiles selon leur qualité, et leur dénomination simplifiée.

Des termes génériques pour une information simplifiée

Plus de "tendre de tranche" et autres "jumeaux": dès décembre prochain, les grandes et moyennes surfaces pourront utiliser des termes génériques comme "steak" ou "rôti" sur les morceaux vendus en libre-service pour une information au consommateur "plus simple et plus compréhensible". Elles n'auront plus besoin de détailler le nom précis du muscle, souvent "peu connu" des clients, précise l'arrêté.

Par ailleurs, cette dénomination s'accompagnera d'un classement par étoiles selon la qualité, un peu comme pour les hôtels, trois étoiles correspondant à la qualité maximale et une étoile "pour le potentiel de qualité le moins élevé".

Une application dès fin 2014

Ainsi un steak ou un rôti issu d'un rond de tranche affranchi, une entame de tendre de tranche seront classés trois étoiles; tandis qu'un steak ou un rôti découpés dans un talon du tendre de tranche, un rond de gîte-noix affranchi bénéficieront seulement d'une étoile.

Cette nouvelle "syntaxe" concernera les viandes de bœuf, veau et ovins et une recommandation du mode de cuisson sera également mise en avant, précise l'interprofession du bétail et des viandes (Interbev) dans un communiqué. Celle-ci indique:

"D'ici la fin de l'année 2014, la majeure partie des grandes et moyennes surfaces auront intégré et déployé le nouveau dispositif".

Lutter contre la consommation de plats préparés

Pour Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l'UFC-Que Choisir interrogé par l'AFP, "ce système d'étoiles pour apprécier la qualité va dans le bon sens car, dans un contexte de baisse générale de la consommation de produits bruts en faveur des plats préparés, l'expertise des consommateurs pour les produits bruts n'est plus la même".

Mais "il y a encore beaucoup à faire pour les produits préparés où l'étiquetage se limite au type de viande utilisée" (viande de bœuf...), sans mention du morceau ni de l'origine.

Car, rappelle-t-il, la Commission européenne bloque sur ce sujet alors que des pays comme la France poussent pour que l'étiquetage des plats préparés soit renforcé depuis le scandale des lasagnes au cheval qui a jeté la suspicion sur les pratiques de l'industrie agroalimentaire.

La viande fraîche a, elle, des règles d'étiquetage beaucoup plus précises, puisque l'indication de l'origine est obligatoire en boucherie, comme sur les viandes emballées vendues en rayon.