Le Foll à McDonald's : "L'agroécologie n'est pas un slogan commercial"

Par latribune.fr  |   |  358  mots
Le ministre n'a pas donné de réponse sur son opinion concernant une labellisation du concept d'agroécologie qui recouvre l'ensemble des pratiques agricoles "durable" d'un point de vue environnemental surtout.
Le terme "agroécologie" est utilisé notamment par McDonald's. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll conteste un usage "commercial" du concept. Ce dernier, recouvrant un ensemble de techniques de production agricole respectueuses de l'environnement, est lui-même controversé.

McDonald's cherche à montrer patte "verte". Mais pas question de le laisser reprendre les expressions du gouvernement...  Interrogé par l'AFP deux jours avant l'ouverture du 52e Salon international de l'Agriculture, le ministre Stéphane Le Foll a notamment déclaré :

"L'agroécologie c'est d'abord la question des agriculteurs, une question de technique agricole, ce n'est pas un slogan commercial".

"McDonald's, c'est un sujet sur lequel on a engagé une réflexion. Le concept d'agroécologie pose la question des modèles de production pour combiner la dimension environnementale avec la dimension de production".

Labellisation?

Le ministre de l'Agriculture n'a pas donné de réponse sur son opinion concernant une labellisation du concept d'agroécologie qui recouvre l'ensemble des pratiques agricoles "durable" d'un point de vue environnemental surtout. Le terme divise. Côté agriculteurs, Xavier Beulin, le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a exprimé ses doutes, mercredi, quant à ce terme:

"J'ai le sentiment aujourd'hui que tout le monde n'y met pas les mêmes intentions, les mêmes ambitions. J'entends parfois quelques propos qui me font peur parce que c'est plutôt synonyme de décroissance, d'un certain retour en arrière".

Sur la présence de grands distributeurs comme Lidl et Carrefour, il a reconnu, en particulier dans le dernier cas, que celle-ci se justifiait, surtout dans la mesure où ils vendent des marques propres visant la valorisation des marques "locales". Au sujet des grands distributeurs, le ministre a affirmé "exercer une pression afin de lutter contre la déflation". Or, le déroulement des négociations commerciales qui doivent s'achever en même temps que le Salon de l'Agriculture le 1er mars laissent supposer que la déflation devrait se poursuivre. Ce que les producteurs redoutent puisque la baisse des prix contribue à réduire leurs profits.

Agriculture industrielle

Le ministre a enfin défendu le maintien d'un modèle agricole "industriel". La veille, en Conseil des ministres, il exposait des mesures prévoyant des assouplissements dans ce sens, avec un seuil minimum de déclaration pour les grandes exploitations passant de 30.000 à 40.000 têtes pour la production de volaille par exemple.