Agroalimentaire : les disparités ne cessent d'augmenter

Par latribune.fr  |   |  259  mots
Selon un calcul de l'ONG, les huit premières grandes surfaces du monde cotées en bourse ont réalisé quelque 1.000 milliards de dollars de vente en 2016 et près de 22 milliards de bénéfices. (Crédits : Reuters)
Dans une étude publiée jeudi 21 juin, Oxfam dénonce les pressions exercées par la grande distribution sur les producteurs, à l'origine de violations du droit du travail et des droits humains.

Le système alimentaire mondial revêt des disparités de plus en plus criantes. Agriculteurs et producteurs, en France et dans le reste du monde, gagnent toujours moins depuis 20 ans, alors que la grande distribution accumule les bénéfices, dénonce l'ONG Oxfam dans une étude internationale parue ce jeudi 21 juin.

"La grande distribution est devenue la gardienne du commerce alimentaire mondial" estime l'ONG, qui dénonce les "pressions continues" subies par les producteurs pour "qu'ils réduisent leurs coûts" tout en répondant "à des exigences de qualité des plus rigoureuses".

22 milliards de bénéfices pour les plus grandes surfaces

Rien que dans l'Union européenne, dix supermarchés seulement sont à l'origine de plus de la moitié de la totalité des ventes alimentaires de détail, affirme l'étude. Et selon un calcul de l'ONG, les huit premières grandes surfaces du monde cotées en bourse ont réalisé quelque 1.000 milliards de dollars de vente en 2016 et près de 22 milliards de bénéfices.

"Au lieu de réinvestir dans leurs fournisseurs, elles ont reversé la même année plus de 15 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires", indique l'étude internationale intitulée "Derrière le code-barres, des inégalités à la chaîne".

La puissance d'achat de la distribution, qui fait baisser continuellement les prix, exacerbe le risque de violations des droits humains et des droits du travail : précarisation sans limite, enfants au travail ou encore harcèlement sont légion dans le secteur agricole et alimentaire, souligne Oxfam.