Crise des éleveurs : Michel-Edouard Leclerc tacle la ministre du commerce

Par latribune.fr  |   |  324  mots
Michel-Edouard Leclerc estime ne pas avoir bénéficié "du poids du ministère de commerce pour organiser le dialogue interprofessionnel"
Le patron de la grande chaîne de distribution a déploré le manque de soutien du gouvernement auprès des distributeurs et estimé que la crise des éleveurs n'est pas résolue.

"J'ai compris que cela arrangeait quelques-uns de nous désigner à la vindicte des agriculteurs."

Amené sur Europe 1 à faire le bilan de la crise des éleveurs qui a atteint un sommet cet été, Michel-Edouard Leclerc a déploré les débordements.

"Nous avons été choqués, 230 ou 240 magasins ont été visités ou cassés. Il n'y a pas eu un mot du ministre de l'Intérieur à l'égard des salariés qui ont dû nettoyer. Ils étaient à deux doigts du rapport de force".

Une crise des agriculteurs "pas résolue"

Se disant "écœuré", il a également déploré que la crise des agriculteurs ne soit "pas résolue".

"Stéphane Le Foll [le ministre de l'Agriculture, Ndlr] était là alors qu'on était sous tension. Il était présent humainement mais il a été, lui aussi, déçu de la réponse européenne. Il n'y a pas de vision claire de ce que doit être production agricole pour 10 ans qui viennent".

Pour rappel, la Commission européenne a annoncé le déblocage d'une aide d'urgence de 500 millions d'euros. Une décision sonnant comme "une forme de mépris" pour Xavier Beulin, le président de la FNSEA.

Une entrée en politique ?

Après avoir estimé que les distributeurs n'ont pas bénéficié "du poids du ministère de commerce pour organiser le dialogue interprofessionnel" avec les agriculteurs notamment, il a à nouveau taclé le secrétariat d'Etat de Martine Pinville.

"Je suis plus efficace et plus utile avec mes compagnons du centre Leclerc. Je me suis fait le relais de pas mal d'industriels bretons. J'arrive à faire des choses, je pense, plus en tout cas que mon ministre du commerce".

Entre sérieux et second degré, Michel-Edouard Leclerc a évoqué sa possible entrée dans le monde politique "s'il y avait un besoin et un gouvernement d'union nationale". Tout en nuançant, préférant rester "à sa place, où il se sent bien".