Michel Edouard Leclerc veut défier Amazon. Pour tenter d'y parvenir, le patron du groupement qui porte son nom a annoncé ce mercredi qu'il comptait investir 1 milliard d'euros sur trois ans en France. A la clé, "10.000 emplois nets", dont la moitié en logistique, promet le responsable du groupe de distribution. "Je m'y engage", a-t-il affirmé au micro de RMC ajoutant: "Même moi, ça m'effraie un peu."
Pour justifier la somme prévue, il précise:
"Dans le système Leclerc, il faut 5 millions d'euros, quelques fois 20 ou 30 millions, pour ouvrir un hypermarché de taille moyenne. Tandis que pour ouvrir un portail Internet (...), il faudra investir 20 ou 30 millions (...), plus en logistique 500 millions, plus des points relais..."
Fin 2014 déjà, Leclerc indiquait qu'il comptait injecter 1,2 milliard d'euros dans sa modernisation d'ici à la fin de l'année 2015, principalement pour ouvrir des drives.
"Que l'on apprenne à devenir un grand d'Internet"
L'objectif? Créer un "grand portail Internet" pour répondre à l'évolution des modes de consommation. "Demain nos enfants iront d'abord chercher les marques sur Internet et, une fois la marque trouvée, ils regarderont où elle est", a-t-il justifié, désignant le géant Amazon comme son concurrent. "Il faut que l'on apprenne à devenir un grand d'Internet, culturellement, c'est une révolution pour les provinciaux que nous sommes", a-t-il commenté.
Pour autant, le format du magasin physique ne serait pas abandonné, au contraire.
"Les hypermarchés restent un navire amiral, les emplois seront préservés (...) Là où il y avait le coin viandes, le coin bouteilles, il va falloir revitaliser tout ça. Pour que les gens, malgré Amazon, aient envie de venir. C'est notre challenge", a indiqué Michel Edouard Leclerc.
Déjà le clic and collect ailleurs
Ce mouvement, ses concurrents n'ont pas attendu Leclerc pour s'y engager. Carrefour, par exemple, a inauguré l'an dernier un nouvel hypermarché en région parisienne où il teste un service de géolocalisation des produits en magasin. Les lieux contiennent en outre un point de restauration visant à mettre en avant la poissonnerie ou la boucherie par exemple.
Plus généralement, l'installation de points relais pour retirer en magasin des colis achetés sur Internet se généralise chez les distributeurs. Carrefour prévoit ainsi d'en installer 3.000, tandis que Monoprix a étendu son service "click and go", opéré par Kiala, en novembre 2014.
Sujets les + commentés