En France, le mauvais temps fait chuter les ventes de fruits et légumes

Par latribune.fr  |   |  396  mots
Les abricots sont concernés par la baisse des ventes observée actuellement. (Crédits : ReutersRomain Doucelin / Hans Lucas via Reuters Connect)
Alors qu'ils sont produits en bonnes quantités, les fruits et légumes de l'été (melon, tomates, abricots...) peinent à se vendre. En cause, les températures actuelles, bien loin de celles escomptées en cette période estivale. De quoi susciter l'inquiétude des professionnels du secteur face à « des stocks qui s'accumulent ».

Abricots, tomates, melons, prunes... Habituellement stars de l'été, ils sont boudés par les consommateurs en cette période estivale marquée par le mauvais temps. C'est du moins ce que déplore Laurent Grandin, président d'Interfel, l'interprofession des fruits et légumes frais. « Ce qu'on constate, c'est qu'il y a des stocks qui s'accumulent avec des situations de crise déclarées », a-t-il déploré, ce vendredi, à l'AFP. « On voit qu'il y a une sous-consommation » parce que les prix reculent fortement, signe d'une demande en berne, a-t-il ajouté, sans pouvoir toutefois donner de chiffres précis.

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Un constat partagé par l'Établissement national des produits de l'agriculture et de la mer (FranceAgriMer), qui pointe des baisses de prix allant de -20 à -29% par rapport à l'an dernier. Il a donc placé les fruits et légumes concernés en situation de crise conjoncturelle. Le concombre (-19%) est aussi affecté, mais n'est, lui, pas encore déclaré en situation de crise.

Fin juillet déjà, le représentant des producteurs de fruits et légumes frais alertait, dans un communiqué, sur la baisse des ventes, en particulier pour les abricots, et alors que « les fruits et légumes sont désormais présents sur les étals des commerces en quantité, en qualité et à des prix accessibles ».

Devenir des produits transformés

Pour certains des fruits concernés, l'une des solutions consiste à être transformés : « C'est vrai de l'abricot, c'est vrai également de la prune », a ainsi expliqué Laurent Grandin. Mais pour d'autres, cela relève de l'impossible. « Vous avez des produits qu'il n'est pas possible d'orienter vers l'industrie, le melon en particulier, voire la tomate », a-t-il ajouté. Car la manière de cultiver « les tomates de bouche n'est pas la même que pour celles destinées à la transformation, ce ne sont ni les mêmes variétés ni les mêmes façons de les récolter ».

Françoise Roch, présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) rappelle de son côté que la consommation de ces fruits et légumes estivaux « est très ponctuelle », avec des conséquences « très importantes » pour la filière en cas de mauvaises ventes, même « pour une semaine de perte de consommation ».