Flambée du prix des matières premières : les consommateurs de boissons vont (aussi) en payer le prix

Par latribune.fr  |   |  716  mots
Le géant américain des snacks et boissons Pepsico a prévenu mardi que ses prix allaient probablement augmenter au moins jusqu'à au premier trimestre 2022. (Crédits : Mike Blake)
Le géant des snacks et boissons Pepsico prévient que les prix de ses produits pourraient encore augmenter en 2022. En cause ? La hausse des prix des matières premières, des coûts de transports et des salaires qui vont se répercuter en partie sur le porte-monnaie des consommateurs.

Bientôt plus cher le Pepsi ? Face à l'envolée du coût des matières premières, le géant américain des snacks et boissons Pepsico a alerté mardi que les prix de ses produits allaient probablement augmenter au moins jusqu'à au premier trimestre 2022. La hausse des matières premières, des coûts de transports et des salaires se répercute ainsi sur le consommateur pour éviter au géant de trop rogner sur sa marge. Pepsico n'est cependant pas le seul à faire le choix de gonfler ses prix face à la hausse de ses dépenses.

Le groupe devrait avoir une meilleure vue de ses dépenses pour 2022 en début d'année prochaine, a indiqué un de ses responsables lors d'une conférence téléphonique mardi, et les prix devraient s'ajuster en conséquence encore un peu "au premier trimestre 2022", a-t-il précisé.

Hausse des matières premières et difficultés d'approvisionnement

Et pour cause. La flambée des prix de l'énergie en Europe se propage à vive allure. Le taux d'inflation en zone euro a bondi en septembre à 3,4% sur un an, au plus haut depuis 13 ans. Selon de nombreux experts, la poussée inflationniste actuelle est essentiellement liée à la flambée des prix du pétrole et du gaz et à des pénuries de composants dans l'industrie, qui s'expliquent par la forte reprise économique ayant suivi la crise du Covid-19. L'impact des goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement de nombreux secteurs et dans les transports a aussi joué sur les prix des biens durables, en hausse de 2,3% sur un mois.

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De plus, les prix mondiaux des produits alimentaires ont également fortement progressé, atteignant en mai leur niveau le plus haut depuis septembre 2011, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Les huiles, le sucre et les céréales notamment ont connu la plus forte hausse. Le sucre a en effet augmenté de 35,99% en un an, et le blé de 26%.

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Toutefois cela n'a pas empêché le groupe, qui profite par ailleurs d'une demande solide pour ses produits au fur et à mesure que les restrictions dans les restaurants et cinémas s'allègent, de relever ses prévisions pour l'ensemble de l'année en cours. La vente de produits destinés à être consommés en dehors de la maison est revenu à 90% de son niveau de 2019, a souligné l'entreprise.

Dans le même temps, les clients continuent, comme depuis le début de la pandémie, à acheter allègrement pour leur consommation à la maison. Pepsico anticipe désormais pour l'ensemble de son année comptable une croissance organique d'environ 8%, contre 6% auparavant.

Néanmoins, le groupe n'a que très peu modifié ses prévisions de bénéfice par action ajusté - critère de rentabilité de référence à Wall Street -, attendu en hausse "d'au moins 12%", contre juste "12%" auparavant. La hausse simultanée des coûts des matières premières, des salaires, du transport ainsi que les difficultés dans sa chaîne d'approvisionnement grignotent en effet ses marges.

Au troisième trimestre de son année comptable, qui s'est terminé le 4 septembre, le groupe a dégagé un chiffre d'affaires de 20,2 milliards de dollars, là où les analystes s'attendaient à 19,4 milliards. Les ventes ont augmenté de 7% dans sa division de boissons en Amérique du Nord. Les boissons de la marque Mountain Dew ont particulièrement séduit, et le groupe affirme avoir gagné des parts de marché sur les thés prêts à boire et l'eau. Le chiffre d'affaires tiré de la division des snacks en Amérique du Nord a de son côté progressé de 6%.

Les ventes se sont aussi fortement reprises dans plusieurs zones géographiques, à commencer par la zone Afrique-Moyen-Orient-Asie du Sud (+33%), l'Amérique latine (+27%, la zone Asie-Pacifique et Chine (+27) et dans une moindre mesure en Europe (+9%). Toutefois, le bénéfice net du groupe a reculé de 3%, à 2,2 milliards de dollars sur la période, tandis que le bénéfice par action s'est élevé à 1,79 dollar contre 1,73 dollar attendu par les analystes.

(Avec AFP)