
La flambée des prix de l'énergie en Europe se propage à vive allure. Le taux d'inflation en zone euro a bondi en septembre à 3,4% sur un an, au plus haut depuis 13 ans, en raison de la flambée des prix de l'énergie, a annoncé vendredi Eurostat. Parmi les principales composantes de l'indicateur, le secteur de l'énergie a connu de loin la plus forte hausse des prix le mois dernier (+17,4%, après +15,4% en août), a souligné l'office européen des statistiques. L'impact des goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement de nombreux secteurs et dans les transports a aussi joué sur les prix des biens durables, en hausse de 2,3% sur un mois.
Depuis juin, l'inflation a progressé chaque mois dans la zone euro. Elle avait atteint 2,2% en juillet et 3% en août, toujours en glissement annuel, dépassant nettement l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE).
Craintes d'une remontée des taux
Les tensions sur les prix font craindre aux marchés financiers une remontée des taux d'intérêt. Mais la BCE, tout comme la Fed, son homologue américaine, jugent le phénomène temporaire.
La BCE n'envisage pas, à ce stade, de durcir sa politique accommodante. Sa présidente Christine Lagarde a averti mardi qu'il fallait se garder de "surréagir" aux évolutions de l'inflation provoquées par des effets transitoires.
Elle a appelé à "prendre du recul" sur la poussée d'inflation constatée actuellement dans les 19 pays partageant la monnaie unique. Le taux d'inflation sur un an constaté en septembre dans la zone euro est le plus élevé depuis septembre 2008 quand il avait atteint 3,6%, a indiqué à l'AFP un porte-parole d'Eurostat.
Poussées inflationnistes liées à la hausse des prix de l'énergie et du gaz
Selon de nombreux experts, la poussée inflationniste actuelle est essentiellement liée à la flambée des prix du pétrole et du gaz et à des pénuries de composants dans l'industrie, qui s'expliquent par la forte reprise économique ayant suivi la crise provoquée par la pandémie de coronavirus. En outre, il faut rappeler que le niveau d'inflation il y a un an était relativement faible. Il y a donc un effet de base à prendre en compte pour mieux appréhender les variations de l'indice des prix à la consommation.
Dans les secteurs hors énergie, les prix à la consommation ont augmenté de façon beaucoup plus modérée le mois dernier. Ils ont progressé de 2,1% sur un an dans l'industrie (après 2,6% en août), de 2,1% dans l'alimentation, alcool et tabac (2% en août) et de 1,7% dans les services (+1,1% en août), selon Eurostat.
(Avec agences)
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