[Article publié le vendredi 09 février à 09h16 et mis à jour à 11h25]. Nouveaux records pour le groupe de luxe Hermès. L'entreprise a annoncé ce vendredi une hausse de son résultat opérationnel courant en hausse de 20% à 5.650 milliards d'euros quand son bénéfice net s'est envolé de 28% et que son chiffre d'affaires a encore grimpé de 16% à 13,4 milliards d'euros. Cerise sur le gâteau, sa marge opérationnelle s'améliore encore à 42,1% contre 40,5% en 2022... contre 30% en 2015.
« Une nouvelle fois en 2023, Hermès a cultivé sa singularité et a réalisé des performances remarquables dans tous les métiers et toutes les zones géographiques, sur des bases élevées », se félicite le gérant d'Hermès, Axel Dumas, cité dans le communiqué.
Des chiffres qui ont fait s'envoler l'action du groupe de 5,7% à 2.194 euros à la Bourse Paris vers 15h00 et a même permis à la maison hyper rentable de voir sa valorisation boursière (231 milliards d'euros) dépasser celle de son concurrent L'Oréal (225 milliards d'euros). Pourtant, le chiffre d'affaires de ce dernier est pratiquement quatre fois plus important que celui de Hermès, à 41 milliards d'euros en 2023.
De bons résultats à travers le monde
Le groupe défie le monde du luxe, qui fait face depuis 2023 à une « normalisation » des ventes après l'euphorie Post-Covid, notamment eu Europe et aux Etats-Unis. En Chine, la reprise de la consommation était décevante au troisième trimestre 2023. Mais Hermès tient la barre. Ainsi, l'Asie hors Japon enregistre une croissance de 19% à fin décembre et atteint 6,3 milliards d'euros de ventes, avec près de 33 adresses en Chine continentale. En Chine, « je ne vois pas de rupture de tendance pour l'instant », a ainsi rassuré Axel Dumas lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.
Le Japon progresse de 26%, soutenue par des ventes régulières qui s'établissent à 1,3 milliard d'euros. L'Amérique poursuit sa croissance de 21%, grâce notamment au second semestre avec des ventes à 2,5 milliards d'euros. « Hermès est une entreprise de plus qui confirme le regain de dynamisme des consommateurs américains, grâce à la reprise de la confiance et à la baisse de l'inflation », commente alors Luca Solca, analyste de Bernstein. L'Europe (3 milliards d'euros de vente) et la France arrivent légèrement en dessous de l'Amérique avec une progression de 20%, « grâce à la fidélité de leurs clientèles locales et à la dynamique des flux touristiques », pointe le communiqué.
Du côté des métiers, les ventes de Maroquinerie-Sellerie, cœur de métier du groupe, progressent de 11,8%, atteignant 5,5 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires des vêtements et accessoires fait un bond de 23,1% à 3,9 milliards d'euros. « À fin décembre 2023, tous les métiers confirment leur solide dynamique, avec une progression remarquable des Vêtements et Accessoires, de l'Horlogerie et des Autres métiers Hermès », souligne le communiqué.
Après une nouvelle année record, l'enseigne de luxe reste néanmoins toujours optimiste sur ses prévisions à moyen terme malgré les incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires. « Le groupe aborde l'année 2024 avec confiance, fort de son modèle artisanal fortement intégré, de son réseau de distribution équilibré, de la créativité de ses collections et de la fidélité de sa clientèle », précise le communiqué.
Primes et dividendes
Fort de ce constat, Hermès versera une prime de 4.000 euros à l'ensemble de ses 22.000 collaborateurs dans le monde, a-t-il également été annoncé. Par ailleurs, « nous avons doublé nos effectifs en 10 ans », a rappelé Axel Dumas, « et plus de 60% des créations d'emplois ont eu lieu en France, où nous fabriquons les trois-quarts de nos objets ».
Pour les actionnaires, un dividende à 15 euros par action sera proposé contre 13 euros en 2022. « Il sera par ailleurs proposé à l'Assemblée générale un dividende exceptionnel de 10 euros par action », ajoute le groupe. « C'est une preuve de confiance sur l'année future », a souligné Axel Dumas.
Si Hermès affiche une performance à peine croyable, il n'est pas le seul à surprendre agréablement ses actionnaires. LVMH, plus forte capitalisation du CAC 40 de son côté a vu son bénéfice opérationnel grimper de 8% et son chiffre d'affaires augmenter de 9%, quand l'ancien numéro deux de la Bourse, L'Oréal a vu son bénéfice net et ses ventes grimper respectivement de 8,6% et 7,6%. A rebours de ces bons résultats, Kering a ainsi enregistré une chute de 15% de son bénéfice opérationnel, à 4,75 milliards d'euros, et une baisse de 4% de son chiffre d'affaires, à cause de la forte baisse des ventes de Gucci qui représente plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe.Le luxe brille toujours... Sauf Kering
(Avec AFP)