L'histoire des huîtres irlandaises gratifiées de l'appellation "Origine France"

Par latribune.fr  |   |  285  mots
Êtes-vous certains que les huîtres "Origine France" que vous allez consommer en fin d'année sont bien élevées en France ? Pas certain lorsque la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) poursuit des ostréiculteurs de La Rochelle pour "tromperie".

Sept ostréiculteurs de Marennes-Oléron, poursuivis pour "tromperie", comparaissaient jeudi soir en correctionnelle à La Rochelle pour avoir vendu entre juillet 2015 et juin 2016 des huîtres mêlant des coquillages provenant d'Irlande ou de France avec la mention "Origine France".

Tous les prévenus, poursuivis pour tromperie par personne morale sur la nature, la qualité, l'origine ou la quantité d'une marchandise sur plainte de la DGCCRF, sont installés au coeur de la zone d'Indication géographique de provenance (IGP) Marennes-Oléron. Il leur est reproché d'avoir vendu des huîtres mentionnant une origine française alors qu'il s'agissait d'huîtres irlandaises car elles n'avaient pas passé les six derniers mois d'élevage en France.

"Je suis un mauvais professionnel"

L'un d'eux est accusé d'avoir importé 99 tonnes d'huîtres d'Irlande et les avoir vendues sous le label Marennes-Oléron tandis que 3,725 tonnes étaient vendues avec une fausse "origine France".

"Je suis un mauvais professionnel", a-t-il plaidé, "je ne pensais pas qu'il fallait six mois pour qu'elles soient françaises. Je pensais qu'il fallait juste 28 jours d'affinage en claires pour l'IGP." L'homme travaille depuis 35 ans dans l'ostréiculture. La DGCCRF a calculé que cela représentait une plus value de 88.700 euros.

Un autre cas porte sur 32 tonnes d'huîtres vendues sous la mention imprécise ou erronée "pays d'élevage".

Poursuivi pour étiquetage frauduleux portant sur 17 tonnes provenant d'Irlande, l'un des prévenus a affirmé qu'il avait "découvert lors du contrôle la durée de six mois nécessaires", a-t-il déclaré face à une juge perplexe.

Les prévenus encourent une amende allant jusqu'à 300.000 euros. La décision devait être mise en délibéré en début d'année prochaine.

(avec l'AFP)