La contribution de l'agriculture au PIB remonte en 2017

Par latribune.fr  |   |  454  mots
En revanche, en 2017, le solde des échanges extérieurs de produits agricoles a continué à baisser à 0,4 milliard d'euros, en recul de 0,8 milliard par rapport à 2016. (Crédits : Pascal Rossignol)
La richesse créée par l'activité agricole est remontée de 8,2% en 2017, après une chute de 9% en 2016. Mais cela ne compense pas les pertes de "l'année noire".

Après "l'année noire" 2016, les comptes de l'agriculture française se sont améliorés en 2017. Du fait des volumes produits, la valeur de la production agricole s'est en effet redressée de 3,2%, sans pour autant compenser la chute de 6,4% enregistrée en de 2016, selon une étude de l'Insee publiée jeudi 5 juillet.

C'est surtout la valeur de la production animale à s'accroître nettement, bien que les volumes poursuivent leur repli (-1%). Les prix, notamment ceux du lait, se sont en effet redressés fortement pour la première fois en quatre ans (+6,8%) en 2017, tout en restant inférieurs à ceux de 2014, explique l'Insee. La valeur de la production végétale a augmenté de 1,9%. Quant aux céréales, le redressement des volumes après les récoltes catastrophiques de 2016 est atténué par la baisse des prix.

Moins de charges

Une autre évolution favorable vient s'ajouter à la hausse de la valeur de la production, selon l'Insee. Les charges des agriculteurs se réduisent pour la quatrième année consécutive, l'allègement de la facture provenant principalement des achats d'engrais et de l'alimentation animale, le recours à des aliments produits au sein même de l'exploitation s'accentuant (+7,1% en volume).

Globalement, la contribution de la branche agricole au produit intérieur brut français, exprimée au "coût des facteurs", c'est-à-dire après prise en compte des subventions d'exploitation et déduction faite des impôts sur la production, est remontée de 8,2% en 2017, après une chute de 9% en 2016.

Nouvelle chute des ventes de céréales

En revanche, en 2017, le solde des échanges extérieurs de produits agricoles a continué à baisser à 0,4 milliard d'euros, en recul de 0,8 milliard par rapport à 2016. La "contre-performance" à l'exportation s'explique essentiellement selon l'Insee par la nouvelle chute des ventes de céréales (-0,7 milliard d'euros, soit -11,8%) car la mauvaise récolte 2016 pèse sur les ventes du premier semestre 2017. La hausse des importations est principalement due à celles de fruits (+0,2 milliard) et de légumes (+0,6 milliard).

La FNSEA a souligné le 5 juillet dans un communiqué que les chiffre de l'Insee représentent "un rattrapage en trompe l'œil, qui ne compense même pas les pertes de 2016".

"Même si globalement les prix des productions animales se redressent et que la météo a été plus clémente pour les productions végétales en 2017, la situation est toujours critique pour beaucoup d'agriculteurs après plusieurs années de crises économiques, climatiques et diplomatiques", assure le syndicat.

La FNSEA dénonce en particulier "l'ouverture de nouveaux contingents (CETA, Mercosur, Mexique...) et la mise en concurrence avec des pays ne pratiquant pas la même agriculture va accentuer cette pression à la baisse sur les prix".