Bruxelles : vers une politique agricole plus décentralisée

Plus simples, plus flexibles, plus vertes : la Commission européenne a présenté ce vendredi ses propositions dans le but de moderniser ses aides agricoles, politique historique de l'Union européenne sous la pression d'un budget orienté à la baisse.Objectif premier : que la prochaine Politique agricole commune (PAC) qui débutera en 2020 donne plus de pouvoirs aux États membres.
La Commission européenne a présenté ses propositions afin de moderniser ses aides agricoles, politique historique de l'Union Européenne sous la pression d'un budget vu à la baisse.
La Commission européenne a présenté ses propositions afin de moderniser ses aides agricoles, politique historique de l'Union Européenne sous la pression d'un budget vu à la baisse. (Crédits : Reuters)

Après la grande réforme de 2013 qui n'a pas convaincu tout le monde, et la multiplication des interventions en urgence pour soutenir des secteurs minés par la crise, Bruxelles est à la recherche de la formule qui permettra davantage de flexibilité dans l'octroi des aides et la garantie d'un soutien efficace.

Selon la Commission, la baisse du budget de la PAC sera limitée à 5%, un chiffre déjà contesté par plusieurs sources qui lui reprochent de ne pas tenir compte de l'inflation. La coupe avoisinerait plutôt 15%, dont plus de 10% pour les paiements directs et plus de 25% pour le développement rural.

Déjà soupçonnée de vouloir "renationaliser" la Politique agricole commune (PAC) par les agriculteurs et le Parlement européen, la Commission se défend:

"Avec le nouveau modèle de transmission, nous fournissons plus de subsidiarité aux États membres afin d'améliorer l'efficacité de la politique et de mieux surveillés ses résultats", assure Jyrki Katainen, vice-président de la Commission.

La mise en place d'un rééquilibrage

L'exécutif européen veut mettre en avant le rééquilibrage qu'elle souhaite opérer, au profit notamment des petites et moyennes exploitations qui recevront plus par hectare de terrain. Et à partir de 60.000 euros, les paiements directs deviendront dégressifs, puis plafonnés à 100.000 euros.

La Commission a ainsi conçu un système où les objectifs généraux sont fixés à Bruxelles, desquels découlent une liste de mesures et d'indicateurs quantifiables. Les États membres peuvent alors piocher parmi ces outils à leurs dispositions pour une mise en application des objectifs au plus près de leurs propres besoins et contraintes.

Parmi ces neuf objectifs généraux : "assurer un revenu équitable", "rééquilibrer les pouvoirs dans la chaîne alimentaire", "préserver les paysages et la biodiversité", "soutenir le renouveau générationnel" ou encore "protéger la qualité de l'alimentation et de la santé".

Les avantages de la nouvelle PAC

Les États membres auront la possibilité de transférer jusqu'à 15% de leur enveloppe de la PAC entre les deux piliers.

Les deux "piliers" de la Politique agricole commune -- les aides directes d'un côté, garantie de revenus pour les agriculteurs et le soutien au développement rural de l'autre -- sont maintenus. Chaque pays devra ainsi définir des plans stratégiques "sur mesure". La Commission aura huit mois pour les examiner et les valider.

( avec Reuters )

Commentaire 1
à écrit le 04/06/2018 à 12:08
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"Plus simples, plus flexibles, plus vertes" Oui bien sûr on connait les promesses européennes, tout ira forcément mieux alors que s'empirant systématiquement parce que laissant les possédants gérer le consortium financier européen. Plus verte...

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