La récolte de maïs en France s'annonce la plus faible depuis plus de 30 ans

Par latribune.fr  |   |  670  mots
A cause de la sécheresse, la production de maïs grain, essentiellement utilisé pour nourrir les animaux d'élevage, a chuté de 25,4% par rapport à 2021.
Le maïs, qui sert principalement à nourrir les élevages, a particulièrement souffert de la sécheresse qui a touché la France cet été. Alors que la récolte s'annonce particulièrement mauvaise, le ministère de l'Agriculture va verser dès début novembre des indemnisations aux agriculteurs les plus fragilisés, comme les éleveurs laitiers.

C'était prévisible. La sécheresse historique qui a touché le pays cet été a eu des conséquences désastreuses pour la production agricole française, et notamment céréalières. Le maïs, qui sert principalement à nourrir les élevages, a particulièrement souffert. Résultat : « le bilan des récoltes des cultures d'été est en deçà des rendements habituels », a annoncé lundi soir le ministère de l'Agriculture dans un communiqué, à l'issue d'un quatrième comité de suivi de la situation de sécheresse dans le monde agricole.

Avec 11,3 millions de tonnes de maïs grain produit, le maïs connaîtrait sa « plus faible récolte depuis 1990 », selon les prévisions du service de la statistique du ministère. Dans le détail, la production de maïs grain, essentiellement utilisé pour nourrir les animaux d'élevage, a chuté de 17,1% au 1er septembre par rapport à la moyenne sur 5 ans et de 25,4% par rapport à 2021. Le bilan de la pousse de l'herbe, qui nourrit les ruminants, est aussi déficitaire : « alors qu'au 20 septembre la pousse cumulée atteint normalement 88% de la pousse annuelle de référence, elle n'est que de 59% cette année », a indiqué le ministère.

Indemnisations versées dès début novembre aux éleveurs laitiers

« Les conséquences pour l'agriculture de cette sécheresse 2022 (...) pourraient être durables et peser sur le dépérissement de cultures pérennes ou la décapitalisation des cheptels au sortir de l'hiver prochain », a déclaré dans le communiqué Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture.

Dans ce contexte, le ministère a promis un calendrier d'indemnisations avancées, qui remplacera un fonds d'urgence déjà annoncé, et qui devrait concerner une dizaine de départements. Pour soutenir l'élevage laitier, particulièrement exposé aux conséquences de la sécheresse et de la canicule, et les agriculteurs les plus fragilisés, des indemnisations leur seront versées « dès le début novembre », une période avancée « de plusieurs mois par rapport au calendrier habituel », a précisé le ministère de l'Agriculture.

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Par ailleurs, afin d'anticiper l'été à venir et d'éviter les difficultés causées par la sécheresse, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait annoncé fin septembre que des décisions pourraient être prises « dès la fin de l'année » pour éviter de revivre l'été 2022 ou au plus tard début 2023. Comme par exemple, « des restrictions d'usage (de l'eau) qui se prendraient au mois de novembre, décembre ou janvier ». Le gouvernement affiche un objectif de baisse de prélèvements en eau de 10% d'ici 2025 et 25% d'ici 2035.

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ZOOM - Aux Etats-Unis, le prix du jus d'orange s'enflamme

Aux Etats-Unis, le prix du jus d'orange s'est envolé lundi. Le contrat à terme sur le jus d'orange concentré et congelé pour livraison en novembre est monté jusqu'à 2,01 dollars la livre (450 grammes environ), pour la première fois depuis près de six ans (décembre 2016). Cette flambée des prix intervient après le passage de l'ouragan Ian qui a balayé la semaine dernière la Floride, l'une des deux grandes régions de production d'oranges aux Etats-Unis, au moment du début du ramassage des oranges. Selon une estimation du cabinet spécialisé CoreLogic, l'ouragan pourrait avoir causé, au total, entre 28 et 47 milliards de dollars de dommages.

« Dans les zones de la "citrus belt" », la grande région de culture des agrumes située au sud de la Floride, « de nombreux fruits sont tombés de leurs arbres », a indiqué la Fédération des bureaux de l'Agriculture de Floride. Alico, l'un des deux géants de l'orange en Floride, avec le groupe d'origine texane King Ranch, estime qu'« il faudra au moins deux saisons pour que les vergers retrouvent les niveaux de productions d'avant l'ouragan. »

(Avec AFP)