GM et Chrysler réclament 22 milliards de dollars d'aides publiques supplémentaires

Par latribune.fr  |   |  460  mots
Les deux constructeurs automobiles américains ont demandé à eux deux 22 milliards de dollars d'aides à l'Etat américain, lors de la présentation de leur plan de restructuration mardi. Ils ont également annoncé avoir conclu un accord avec le syndicat UAW sur le coût du travail.

La somme colossale est à la hauteur de l'enjeu. Pour éviter la faillite, General Motors (GM) et Chrysler, deux des trois constructeurs automobiles américains, estiment avoir encore besoin de 22 milliards de dollars d'aide publique. L'Etat américain a déjà injecté un total de 13,4 milliards de dollars dans les deux groupes pour leur éviter la faillite fin 2008.

Dans la journée de mardi, le gouvernement a également versé 4 milliards supplémentaires à GM, une bouffée d'oxygène pour le groupe sous perfusion. Le groupe de Detroit a déjà reçu 9,4 milliards de dollars de prêt relais et le déblocage de cette dernière tranche était soumis à la mise en place de mesures de restructuration permettant d'envisager un retour rapide à la rentabilité.

Hier soir, c'était en effet le grand oral pour GM et Chrysler. L'ex numéro un mondial de l'automobile - dépassé par le japonais Toyota- et son concurrent présentaient leur plan de restructuration au Congrès. Tous deux ont demandé une aide massive de l'Etat, estimant que se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites n'était pas la solution. GM évalue en effet le coût de cette opération à 100 milliards de dollars, tandis que son pire scénario établit à 30 milliards de dollars ses besoins d'aides publiques, soit encore 16,4 milliards de dollars. Cette aide serait bien sûr conditionnée à l'application d'un plan de restructuration draconien. GM compte ainsi supprimer 47.000 emplois dans la seule année 2009.

Pour Chrysler, les chiffres donnent moins le vertige. Le groupe a déjà reçu 4 milliards de dollars d'aides de l'Etat sur un total de 7 milliards initialement prévu. Mais finalement, le constructeur réclame 9 milliards de dollars de soutien, soit 2 milliards de plus qu'initialement. Chrysler a également rejeté l'éventualité d'une mise en faillite estimant que l'exécution de son plan "renforcé par l'alliance stratégique avec Fiat" était la meilleure option pour tout le monde.

Tout en présentant son ambitieux plan de restructuration, Chrysler a précisé avoir intégré dans ses calculs un nouvel effondrement des ventes en 2009. Il devrait se vendre cette année sur le marché américain environ 10 millions d'unités, soit "un plus bas depuis quarante ans". Cette estimation représente une chute de 25% par rapport à 2008, où le marché avait déjà plongé de 18%.

Seule bonne nouvelle de la journée, GM, Chrysler et Ford, qui n'a pas demandé l'aide du gouvernement américain pour se restructurer, ont trouvé un accord avec le syndicat United Auto Workers (UAW) pour ramener le coût du travail au niveau de ceux en vigueur chez les groupes japonais installés aux Etats-Unis.

(Retrouvez le plan de restructuration de GM et le plan de restructuration de Chrysler).