Chrysler demande 2 milliards de dollars supplémentaires pour se restructurer

Le troisième constructeur américain affiche des objectifs ambitieux de développement pour se remettre à flot. Mais pour cela, il a besoin de 5 milliards de dollars d'aides publiques, soit 2 milliards de plus que prévu.

Contrairement à son concurrent General Motors (GM), Chrysler ne prévoit pas de suppressions d'emplois massives pour renouer avec la santé financière. En 2009, le troisième constructeur américain va supprimer 3.000 postes, mais il n'a pas précisé s'il s'agissait d'une annonce supplémentaire ou si ce chiffre correspondait au nombre envisagé d'employés qui accepteront le dernier guichet de départ en date, dévoilé début février.

Cette mesure devrait en tout cas contribuer à réduire les coûts fixes du groupe de 700 millions de dollars. Les capacités de production de Chrysler vont, elles aussi, être sérieusement revues à la baisse (-100.000 unités sur un an) et des ventes d'actifs estimées à 300 millions de dollars sont envisagées.

Cette cure d'amaigrissement est destinée à permettre au groupe d'affronter une crise économique comme l'automobile américaine n'en a jamais connu. Après une chute de 18% des ventes de voitures en 2008 aux Etats-Unis, Chrysler anticipe un plongeon de 25% en 2009. Dans cette optique, le constructeur, qui a déjà reçu 4 milliards de dollars d'aides de l'Etat sur les 7 milliards demandés initialement, a revu à la hausse son besoin de financement. Il réclame 2 milliards de dollars supplémentaires à l'Etat.

Chrysler mise donc sur l'innovation et la nouveauté pour relancer la machine. Le constructeur assure être en mesure de lancer 24 nouveaux modèles en 48 mois et d'introduire un véhicule tout électrique sur le marché en 2010. La direction s'est également engagée à "modifier le mix produit en faveur de plus de modèles compacts et économes en carburant", la nouvelle tendance en vogue aux Etats-Unis. Elle compte enfin réduire son endettement de 5 milliards de dollars.

Ces mesures s'ajoutent à plusieurs initiatives menées par le groupe depuis sa reprise par le fonds Cerberus en 2007: une réduction des coûts fixes de 3,1 milliards de dollars, la suppression de 32.000 emplois et la réduction de 1,2 million d'unités produites. Enfin, le constructeur a cessé la production de quatre modèles et vendu pour 700 millions d'euros d'actifs.

Comme pour GM, Chrysler a désormais jusqu'au 31 mars pour prouver la viabilité de son projet. Faute de quoi, il sera mis en faillite et devra rembourser les aides publiques déjà perçues.

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