GM pourrait avoir besoin de 30 milliards de dollars d'aide publique

Le plan de restructuration de GM prévoit 47.000 suppressions d'emplois en 2009. Le constructeur américain prend des mesures extrêmes pour éviter la faillite et estime l'aide publique nécessaire à 30 milliards de dollars.

Pour retrouver la santé, General Motors (GM) estime avoir besoin de 30 milliards de dollars d'aides publiques. Hier, mardi, l'ex-numéro mondial de l'automobile a obtenu une nouvelle injection de 4 milliards de dollars de la part de l'Etat américain, qui vient s'ajouter aux 9,4 milliards déjà perçu. En échange, le constructeur s'est engagé à mettre en place un plan de restructuration draconien.

GM, détrôné l'an passé par le japonais Toyota de la place de numéro un mondial qu'il occupait sans partage depuis 77 ans, a annoncé 47.000 suppressions d'emplois en 2009, dont 26.000 hors des Etats-Unis. Le constructeur a déjà annoncé la suppression de 10.000 postes administratifs et l'ouverture d'un guichet de départ pour ses 62.000 salariés affiliés à l'UAW, le principal syndicat du secteur automobile.

Il compte également ramener ses effectifs américains de 92.000 à 72.000 postes d'ici 2012, soit 20.000 suppressions supplémentaires, en fermant cinq usines sur le territoire. En 2008, le groupe a déjà abandonné cinq sites de production aux Etats-Unis.

Les activités européennes du groupe vont être mises au régime sec. Le plan de restructuration présenté au Congrès prévoit de dégager 1,2 milliard de dollars d'économies cette année, via "plusieurs fermetures ou autonomisations" d'actifs "dans des régions à coûts élevés. GM a déjà annoncé son intention de vendre son usine de transmission située à Strasbourg ainsi que ses opérations dans les équipements automobiles. Il espère retirer 1,5 milliard de dollars de ces cessions et juge les négociations avec les acheteurs potentiels en bonne voie.

Saab au bord du gouffre

Cette annonce confirme à demi mot des informations parues dans la presse ces derniers jours. Le magazine spécialisé "Automotive News" affirmait lundi que le constructeur pourrait fermer au moins trois sites sur le Vieux continent. Quant à Bloomberg, l'agence de presse affirme que le groupe pourrait vendre ou tout simplement fermer quatre usines sur le Vieux continent.

La fermeture des sites Opel d'Anvers (Belgique) et de Bochum (Allemagne) seraient à l'étude. L'usine d'Eisenach (Allemagne) pourrait être vendue et le futur de celle de Trollhaettan, en Suède, qui fabrique des Saab, oscillerait entre vente et fermeture. GM serait d'ailleurs en discussions pour obtenir des prêts garantis par l'Etat suédois. L'américain a annoncé son désengagement de la marque scandinave d'ici 2010 et prévient que sans aide gouvernementale, sa faillite risque d'être quasi immédiate.

Mais le gouvernement suédois, de son côté, a répété qu'il refusait de devenir actionnaire du constructeur automobile. La ministre suédoise de l'Entreprise a toutefois indiqué que le gouvernement va apporter un prêt d'urgence, une aide pour la recherche et des garanties financières pour un prêt que le suédois va demander à la Banque européenne d'investissement.

Quant aux marques Opel et Vauxhall, également détenues par le constructeur américain, une réunion des syndicats du groupe presse GM de les vendre, estimant que son plan de réorganisation de ses unités européennes conduirait à leur fermeture. Le constructeur a précisé qu'il était en discussions avec plusieurs interlocuteurs sur les moyens de financer Opel, marque pour laquelle il n'a reçu aucune offre d'achat pour le moment.

Aux Etats-Unis, GM veut désormais se concentrer sur le développement des marques Chevrolet, Cadillac, Buick et GMC. Il se dit ouvert à une autonomisation de sa marque Pontiac, qu'il prévoit d'arrêter après la fin de son actuel cycle produits, en 2010-2011. Pour la marque de 4x4 Hummer, qui n'ont plus la cote en ces temps de préoccupation écologique, il prendra une décision similaire d'ici la fin du premier trimestre s'il ne trouve pas de repreneur.

Remboursement des aides en cas de faillite

Le plan de restructuration de l'américain a été réalisé en prenant en compte les prévisions très pessimistes sur l'évolution du marché. GM table sur 9,5 millions de véhicules vendus aux Etats-Unis en 2009, une chute de plus de 29% par rapport à 2008 (Chrysler est très légèrement moins morose et anticipe un recul de 25% en 2009). Dans ce cadre, GM a revu à la baisse de 20,5% à 20% sa part de marché aux Etats-Unis d'ici 2012.

Toutes ces mesures visent à convaincre les parlementaires américains, très regardants sur l'utilisation des fonds publics, de maintenir leur soutien financier. Le pire scénario envisagé par GM est celui d'une aide publique atteignant 30 milliards d'euros, soit 16,5 milliards de plus que ce qui a déjà été injecté dans le groupe par les pouvoir publics.

Un scénario plus optimiste table sur une aide globale de 22,5 milliards de dollars, comprenant les 18 milliards initialement demandés par le groupe en décembre et dont 13,4 milliards ont déjà été versés. GM prévoit de commencer le remboursement de ces fonds à partir de 2012.

Côté politique, rien n'a filtré après la présentation du plan de restructuration. L'éventualité d'une faillite semble toujours étudiée. Mais l'effondrement de GM menacerait 3 millions d'emplois supplémentaires. Un contingent de chômeurs dont l'économie américaine se passerait bien.

Si la faillite était évitée, GM bénéficierait d'avantages auprès de ses créanciers le temps de se restructurer, mais il devrait dans le même temps rembourser les aides publiques déjà perçues. Réponse le 31 mars prochain.

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Remboursement des aides en cas de faillite ? C'est une blague ? Par définition, en cas de faillite il ne reste pas grand chose dans les caisses !!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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J'espère sue PONTIAC survivra ;-(

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