Bras de fer avec Renault : l'Etat menace de se renforcer au capital

Par latribune.fr  |   |  315  mots
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
Le gouvernement veut imposer au constructeur automobile de ne pas délocaliser la production de la Clio 4 vers la Turquie. Une rencontre Sarkozy - Ghosn est prévue samedi. Bruxelles fronce les sourcils.

Révélé par la Tribune, le projet de Renault de délocaliser la production de la Clio 4 de l'usine de Flins, près de Paris, vers la Turquie, a provoqué une polémique qui ne cesse depuis d'enfler. Dernière péripétie en date, la menace brandie ce jeudi par le ministre de l'Industrie, Christian Estosi, d'un renforcement de l'Etat au capital de Renault.

Il a en effet affirmé à l'agence Reuters qu'une réflexion en ce sens était " en cours". "Nous cherchons le moyen de faire comprendre que l'Etat actionnaire à 15% est un Etat qui pèse dans les choix. On peut très bien le faire en restant à 15%. Peut-être que de monter à 17, à 18 ou à 20% est un moyen psychologique de faire comprendre qu'on n'a pas l'intention de laisser conduire la stratégie industrielle automobile de la France sans réagir".

Le ministre a également indiqué sur Europe 1 : le "président de la République et le président de Renault, Carlos Gohsn, auront l'occasion d'en parler samedi prochain. C'est un débat qui peut se poser, mais, que nous ayons 15, que nous ayons 20, que nous ayons 25 %, à 15 % nous sommes malgré tout le principal actionnaire de Renault."

Cette pression étatique n'est pas du goût de Bruxelles. La Commission européenne avait accepté les plans d'aides publiques à l'industrie automobile en pleine crise économique, notamment le plan français pourtant critiqué pour certains de ses aspects protectionnistes, mais à condition que l'Etat n'interfère pas dans la vie des entreprises.

Christian Estrosi avait déjà demandé des explications sur ce dossier au directeur général de Renault, Patrick Pelata, mercredi dernier. Il n'a pas dû obtenir satisfaction car après cette rencontre a été annoncée une entrevue, prévue ce samedi, entre Nicolas Sarkozy et le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn. Renault a toutefois indiqué ce jeudi qu'un compromis sur l'avenir de la Clio 4 était possible.