Espionnage chez Renault : une simple vengeance semble se confirmer

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  537  mots
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Le constructeur Renault maintient sa plainte et n'exclut pas une manipulation dans l'affaire d'espionnage présumé dont l'entreprise a fait état, mais attend le retour des enquêtes sur l'existence de comptes bancaires à l'étranger pour trancher.

Renault maintient sa plainte pour espionnage présumé. Le constructeur français a démenti ce jeudi tout revirement dans l'affaire d'espionnage présumé dont le constructeur automobile se dit victime et n'envisage pas de modifier sa plainte.

Le directeur général de Renault, Patrick Pelata, se serait rendu à Matignon lundi pour indiquer que le constructeur automobile avait sans doute été victime d'un règlement de comptes interne, selon Libération.

Une porte-parole de Renault a indiqué que le constructeur envisageait plusieurs hypothèses a rapporté l'agence Reuters. "Renault se prépare à plusieurs hypothèses, soit les commissions rogatoires reviennent avec l'existence de comptes en Suisse et au Liechtenstein, soit les commissions rogatoires sont vides et alors on souhaite savoir ce qui s'est passé", a-t-elle dit. "De toutes les façons, Renault sera victime".

Pierre-Olivier Sur, l'avocat d'un des trois cadres soupçonnés d'espionnage, a estimé que cette déclaration du constructeur confortait son intime conviction sur l'innocence de son client Michel Balthazard.

"Renault se place toujours dans une situation de victime. D'abord, ils disent être victimes d'une tentative d'espionnage, maintenant ils disent être victimes d'une manipulation", a-t-il dit sur i-Télé. "Plutôt que de dire toujours qu'ils sont victimes, ils devraient reconnaître que quelque chose ne fonctionne pas à l'intérieur de la société", a-t-il ajouté.

Un troisième cadre toujours soupçonné

Renault a confirmé mardi que Patrick Pélata, le numéro deux du groupe, avait été reçu lundi à Matignon à sa demande pour faire un point sur l'affaire d'espionnage présumé.  Dans une lettre à Patrick Pélata diffusée par Matignon, Jean-Paul Faugère, directeur de cabinet de François Fillon, confirme que le directeur général avait souhaité le rencontrer. Il précise avoir "pris bonne note des éléments d'information complémentaires" que Jean-Paul Faugère vient "de transmettre" au parquet de Paris.

Le groupe affirme de son côté que Patrick Pélata ne s'est pas rendu à Matignon et à Bercy, au ministère de l'Économie, pour dire que Renault avait été victime d'une manipulation. Ont été abordées "différentes questions d'actualité, dont l'affaire qui nous occupe", a dit la porte-parole.

Sur son site Internet, Libération écrit mercredi que deux des trois cadres soupçonnés d'espionnage et licenciés "ne disposeraient pas de comptes à l'étranger et auraient donc été victimes d'un règlement de comptes interne".

En revanche, "le constructeur continue à soupçonner le troisième", qui "aurait bien reçu de l'argent sur un compte bancaire à l'étranger", ajoute le journal.

Nouvelle polémique ?

Par ailleurs, un autre cadre de Renault, licencié il y a quelques années pour des soupçons similaires, se fait connaître ce jeudi dans les colonnes du Parisien en clamant lui aussi son innoncence et en demandant à être indmeniser voire réhabiliter. Un nouveau souci en perspective pour Renault.

Tout cela donne en tout cas l'impression d'un immense gachis, au coeur d'un sujet phare pour la marque au losange : la voiture électrique qui devait être l'un des axes de développement clés de Renault pour les prochaines années et lui donner une avance concurrentielle sur ses rivaux, moins allant sur le sujet.