Espionnage chez Renault : pas de compte en Suisse pour un deuxième cadre suspecté

Il n'y aurait pas de trace de compte en Suisse pour un deuxième des trois cadres suspectés dans l'affaire d'espionnage chez Renault, selon le Canard enchaîné.
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La commission rogatoire en Suisse sur l'existence de comptes bancaires appartenant aux trois cadres de Renault soupçonnés d'espionnage n'a rien donné pour l'un d'entre eux, écrit le Canard enchaîné. Le parquet de Paris n'a pas confirmé cette information en expliquant n'avoir reçu aucune réponse officielle des autorités suisses. "On ne confirme pas, il n'y a pas de réponse officielle", a répondu mardi une porte-parole à Reuters.

Selon l'édition datée de mercredi de l'hebdomadaire, le parquet de Paris a été informé de manière officieuse par le parquet fédéral de Berne que l'un des cadres, Mathieu Tenenbaum, ne possédait pas de compte à la Zürcher KantonalBank.

"Je ne suis pas surpris car mon client a toujours clamé son innocence", a dit à Reuters son avocat, Thibault de Montbrial. Il a souhaité que le parquet rende publique la confirmation de cette information "le plus rapidement possible", compte tenu "de la gravité des allégations reprochées à mon client."

Renault a déclaré de son côté qu'il attendait d'être avisé par le parquet avant de s'exprimer. "Renault ignore si les allégations mentionnées dans l'hebdomadaire sont réelles et attend de recevoir des informations du parquet de Paris avant de pouvoir réagir en conséquence", a déclaré une porte-parole du constructeur.

Plainte contre X

Selon le Canard enchaîné, la justice française attendrait maintenant la réponse d'une autre banque pour un second cadre supérieur licencié, Michel Balthazard, censé selon son ex-employeur posséder un compte où une somme de 550.000 euros aurait été versée.

La recherche d'un éventuel compte pour le troisième cadre, Bertrand Rochette, n'avait déjà rien donné, avance l'hebdomadaire satirique. Pour l'hebdomadaire, le constructeur risque désormais "de se retrouver en fâcheuse posture". Les cadres mis en cause rejettent les accusations en bloc et leurs avocats disent avoir tenté sans succès d'obtenir des preuves de Renault.

Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, a dit s'être fondé sur "l'analyse" de dizaines de personnes du groupe pour étayer la thèse de l'espionnage industriel portant sur les programmes de voitures électriques de l'entreprise. "Il y a quand même des tas de personnes qui ont analysé les faits", a-t-il dit le 10 février en marge de la présentation des résultats 2010 et du plan stratégique 2016 de Renault.

Le constructeur automobile a déposé le 13 janvier une plainte contre X pour espionnage industriel en bande organisée dont aurait bénéficié une société privée étrangère s'intéressant à sa filière de véhicules électriques.

De leur côté, les cadres licenciés au début de l'année ont déposé plainte pour "dénonciation calomnieuse" ou "diffamation non publique", estimant avoir été jetés en pâture à l'opinion publique sur la foi de rumeurs.

Les médias s'étant fait l'écho d'une piste chinoise, la France a refusé de son côté de faire un lien avec Pékin, qui a officiellement démenti toute implication dans ce dossier touchant une technologie jugée stratégique par les deux pays.

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Commentaires 2
à écrit le 25/02/2011 à 8:40
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Renault a jeté en pature au public l'honneur de ses 3 cadres. S'il s'avère qu'il n'y a en réalité rien il faudra que justice leur soit rendue d'une manière au moins aussi spectaculaire que leur mise en cause !!

à écrit le 23/02/2011 à 14:40
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C'est bien connu "qui veut tuer son chien l'accuse de la rage". Mais parfois le chien est coriace.

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