Faux espionnage : Renault mange encore plus son chapeau

Par latribune.fr  |   |  479  mots
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Selon Le Figaro, Philippe Clogenson, quatrième victime d'accusations anonymes - en réalité la première dans le temps puisque l'homme a été licencié en 2009 - vient d'entrer dans la boucle des tractations financières engagées par Renault.

Renault n'en a pas fini avec la vraie fausse affaire d'espionnage qui a vu son PDG Carlos Ghosn et son directeur général délégué Patrick Pélata accuser à tort et licencier trois cadres travaillant sur le programme de voitures électriques avant de devoir s'excuser publiquement et de promettre d'importantes indemnisations aux trois victimes.

Mais selon Le Figaro, la marque au losange n'en a pas fini.  "Les négociations financières sont en cours entre Renault et les cadres accusés à tort de divulgation d'information ou de corruption. Philippe Clogenson, quatrième victime d'accusations anonymes - en réalité la première dans le temps puisque l'homme a été licencié en 2009 - vient d'entrer dans la boucle des tractations. Les défenseurs de l'ancien haut cadre marketing travaillent actuellement à l'élaboration d'un argumentaire qu'ils devraient remettre en début de semaine à Me Jean Reinhart, avocat du constructeur automobile. Même s'il souligne que Philippe Clogenson avait signé une convention lors de son départ, le conseil de Renault a en effet accepté de le reconnaître à son tour comme une «victime» dans cette affaire à rebondissements".

Le Figaro ajoute que c'est "une victime qui pourrait coûter cher. Philippe Clogenson estime lui aussi son préjudice à plusieurs millions d'euros. Ce père de 4 enfants, dont la femme souffre d'une maladie dégénérative, considère les torts qu'il a subit largement aussi importants financièrement - si ce n'est plus - que ceux des trois autres cadres dirigeants injustement licenciées. «Depuis près d'un an et demi, la rumeur qui veut qu'il n'y ait pas de fumée sans feu me poursuit », explique-t-il. Par trois fois, le directeur marketing a vu au cours de l'année écoulée des propositions de postes lui échapper en dernière ligne droite. C'est pourquoi il veut obtenir à son tour de Renault «des excuses officielles publiques». La situation de cet homme âgé de 52 ans peut sans doute se comparer à celle de Bertrand Rochette, autre cinquantenaire dont la reconversion sur le marché du travail n'est pas évidente. Les avocats des deux victimes se sont en tout cas rapprochés. Chacun des quatre ex-Renault joue cependant sa partition dans ces négociations aux lourds enjeux financiers.

Philippe Clogenson a été reçu en début de semaine par Éric Besson, ministre de l'Industrie, et mise aujourd'hui sur le tribunal de Nanterre pour appuyer sa cause : il a demandé en référé au juge d'exiger de Renault la remise des documents sur lesquels reposent les accusations de corruption qui ont pesé contre lui. L'ancien directeur a en effet été soupçonné de favoriser des prestataires - contre rémunération sur un compte en Suisse ou en France au nom de sa femme, selon les versions. Des documents dont la faiblesse, espère-t-il, pourrait souligner les failles de l'entreprise dans le dossier."