Les Français de moins en moins "patriotes" dans leurs achats de voitures

Par latribune.fr  |   |  391  mots
Infographie La Tribune/BHEDOUIN
Si Peugeot et Citroën résistent à la montée en puissance des marques étrangères, Renault est frappé de plein fouet. Au mois de mai, la marque au losange a vu ses immatriculations de voitures neuves chuter de 13,6%. En un an, la part de marché cumulée des trois marques françaises est passée de 55,8 à 53,9%.

Dans les concessions automobiles de France, il y a ceux qui rient et ceux qui pleurent. Parmi les heureux figurent en premier lieu ceux qui vendent des voitures de marques allemandes et japonaises. Quand la prime à la casse dopait les ventes de leurs concurrents français, ils faisaient contre mauvaise fortune bon c?ur. Mais désormais ce sont eux qui s'en sortent le mieux.

Les derniers chiffres fournis par le Comité des constructeurs automobiles français en témoignent. En mai, les immatriculations engrangées par le groupeVolkswagen se sont envolées : +29,3%. Et depuis le début de l'année, les deux principales marques du géant allemand ont vu leurs ventes respectives croître de 21,9% pour Volkswagen et de 18,4% pour Audi. L'ambiance est également à la fête chez Nissan avec des immatriculations en hausse de 49,1% depuis le début de l'année. Le constructeur japonais se retrouve ainsi au coude à coude avec son concurrent Toyota, dont les ventes progressent à un rythme plus modeste (+13,6%).

Renault est devancé par Peugeot et talonné par Citroën

Entre le succès affiché par Nissan et les déboires commerciaux de Renault le contraste est saisissant. 35.542 voitures neuves achetés dans les concessions de la marque au losange ont été immatriculées en mai. A nombre de jours comparables, c'est 13,6% de moins qu'en mai 2010. Renault se retrouve ainsi derrière Peugeot qui a vu ses propres immatriculations progresser de 9,7%. Et il s'en est fallu de peu (2.500 véhicules) pour que Citroën - dont les véhicules se vendent très bien (+15,6% en mai) - s'offre, toujours en mai, la deuxième marche du podium.

C'est donc Renault qui tire les marques françaises vers le bas. Sur les cinq premiers mois de l'année, la marque au losange a vu passer ses parts de marché de 22,8% à 20,5%. Officiellement, l'ex-Régie affirme manquer de moteurs diesel, ce qui expliquerait ses contre-performances commerciales. La politique commerciale agressive qui a été mise en place ces derniers jours devrait permettre de limiter la casse cet été. Mais il n'est pas certain que cela suffise à inverser la tendance. D'où le risque que, d'ici la fin 2011, les marques étrangères franchissent la barre hautement symbolique des 50% du marché français. En un an, la part de marché cumulée des trois marques françaises est déjà passée de 55,8 à 53,9%.