Renault veut ressusciter Alpine

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  404  mots
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Carlos Tavares, directeur général délégué du constructeur, songe à créer plusieurs modèles reprenant sa marque célèbre dans les années 1970. Avec un positionnement "luxe et sport".

Renault veut lancer un label de luxe. « Il faut se développer dans le haut de gamme. Nous réfléchissons à l'utilisation de la marque Alpine, typée luxe et sport, avec plusieurs modèles », a affirmé mardi Carlos Tavares, nouveau directeur général délégué du constructeur. La firme au losange souhaite ainsi relancer un nom, qui eut son heure de gloire en remportant le championnat du monde des rallyes au début des années 70 avec la célèbre berlinette.

" Phase exploratoire"

Sacrifié deux décennies plus tard après avoir échoué à devenir le Porsche français, le nom pourrait donc ressusciter, acollé à celui de Renault. « On est en phase exploratoire », indique le dirigeant. Il reste aussi à déterminer s'il s'agira d'une ligne de produits complètement distincte ou de simples variantes de modèles de la gamme courante.

L'ex-Régie semble impressionnée par le succès du label distinctif DS chez Citroën. Elle avait elle-même créé à la fin des années 80 et début 90 des versions chic de ses R5 et R25, baptisées Baccara. Aujourd'hui, il reste encore des Twingo et Clio Initiale au catalogue, avec du cuir et quelques raffinements, mais insuffisants pour les distinguer du reste de la gamme.

"Elégance à la française"

Dans le haut de gamme, « la démonstration n'a pas été concluante par le passé », reconnaît Carlos Tavares. Un euphémisme ! « Mais on va revenir. Nous renforcerons notre stratégie sur ce créneau. Nous ferons des voitures qui auront de l'élégance à la française ». Histoire d'améliorer l'image et donc de tirer le prix de vente moyen vers le haut. « Il faut produire moins cher mais vendre plus cher », précise Carlos Tavares, afin d'être moins soumis aux effets de conjoncture. Notre marge opérationnelle est trop faible ». Le dirigeant déplore ainsi que le prix d'une Renault « soit significativement plus bas que celui d'une Volkswagen, sans que la qualité ou le contenu ne le justifient ».

Pour améliorer l'image de Renault, cet ancien patron de Nissan Amériques veut aussi « mieux articuler et clarifier la différenciation entre Dacia (la marque à bas coûts) et Renault ». Hors d'Europe, on a également le problème d'un « prix de vente moyen trop bas ». Renault doit donc « alterner l'introduction sur ces marchés de petits modèles et de véhicules plus gros ». Une gageure.