Si PSA va supprimer des milliers de postes en France en 2012, le groupe automobile maintient le cap en République tchèque. En effet, après le lancement de la 208 fin mars-début avril 2012, Peugeot renouvellera l'année suivante sa « mini » 107 d'entrée de gamme, qui devrait s'appeler logiquement 108. Au même moment, mi-2013 devraient également arriver ses petites soeurs Citroën C1 et Toyota Aygo, selon des sources industrielles. Toutes seront conçues et produites conjointement dans leur usine commune de Kolin, en République tchèque. Ces citadines, qui seront davantage différenciées entre elles que les actuelles, rivaliseront avec les Volkswagen Up et Fiat Panda III prévues début 2012 ou la future Renault Twingo III codéveloppée avec Smart (Daimler) et pressentie, elle, pour 2014. Avec, au programme, simplicité de fabrication et d'utilisation, bas coûts d'entretien et faibles rejets de CO2 avec les moteurs à essence trois cylindres. Tout à fait dans l'air du temps ! PSA devrait vendre ses nouveaux modèles au prix des actuels, avec une offre de départ en dessous des 10.000 euros. Citroën fait même actuellement des promotions pour des C1 sous la barre des 7.000 !
Ce créneau majeur des petites urbaines à bas prix devrait croître sensiblement dans les prochaines années. Il se monte à 1,4 million de véhicules par an aujourd'hui en Europe, selon Volkswagen. Ce segment pèse quasiment 10 % du marché français (hors Fiat 500 ou Mini plus onéreuses), voire 12 % si l'on ajoute les Dacia Sandero et Logan (plus grosses mais dans les mêmes zones tarifaires). Ce créneau représente même 25 % du marché italien.
3.000 salariés
PSA a fabriqué l'an passé 212.800 C1 et 107 (112.750 au premier semestre 2011). En ajoutant l'Aygo nippone, qui partage 85 % de ses composants avec les petites tricolores, la production de la coentreprise TPCA (Toyota Peugeot Citroën Automobile) a dépassé les 300.000 exemplaires en 2010. À ce jour, le français a assemblé au cumul près de 1,3 million d'unités à Kolin. Ce site, près de Prague, a démarré sa production de série en février 2005. Moyennant un investissement initial de 1,3 milliard d'euros. La conception des véhicules et le process de fabrication sont placés sous la houlette du constructeur nippon, PSA se chargeant essentiellement des achats.
Le groupe français avouait au démarrage que, s'il avait dû faire seul ces véhicules, l'investissement en développement aurait été quasiment doublé. Quant aux dépenses industrielles, elles auraient crû pour leur part de 40 %. TPCA emploie 3.000 personnes, avec une moyenne d'âge peu élevée de 33 ans et des coûts salariaux bien plus faibles qu'en France ! Et la productivité est, dit-on, bien meilleure.