Le marché automobile français poursuit sa dégringolade

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  515  mots
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Les immatriculations de voitures neuves étaient en recul de 20 % le mois dernier dans l'Hexagone et sur le premier trimestre. PSA et la marque Dacia dégringolent.

Le marché auto français va mal. Les immatriculations de voitures neuves sont en chute . Elles ont baissé de 20,4 % sur le mois de mars (décompte arrêté au 28 du mois), selon des statistiques officieuses. Sur les trois premiers mois de l'année, la dégringolade atteint carrément 20,5 % magré deux jours ouvrables de plus.  Le CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles) doit publier lundi 2 avril les chiffres officiels. Si le marché tricolore plonge, ce sont les constructeurs français qui trinquent le plus. Pris ensemble, ils ont fléchi de 28 % en mars (décompte au 28) et de 29 % sur trois mois. Pas fameux.

Dacia s'effondre

Le groupe Renault recule de 23 % en mars et de 28 % sur le trimestre, selon les statistiques inter-constructeurs que "latribune.fr" s'est procurées. Curieusement, c'est la marque à bas coûts Dacia qui s'en sort le plus mal (- 52 % en mars). Désaffection soudaine ? Le label souffre de l'arrêt des primes pour les véhicules au GPL dont il était un spécialiste.Il pâtit aussi particulièrement de l'arrêt des primes à la casse, qui avaient encore artificiellement gonflé les chiffres de ventes du premier trimestre 2011. La marque Renault elle-même fléchit moins (- 14,7 % en mars). Et ce, grâce à une hausse des immatriculations de Clio III (pourtant bientôt remplacée), de Scénic III ou de 4x4 Koleos.

Les petites C1 et 107 ont la vie dure

Côté PSA, ce n'est pas la joie non plus. Le groupe dégringole de 31,2 % en mars et 29,4 % sur trois mois. Au sein du constructeur, Citroën a reculé de 31,8 % sur les 28 premiers jours du mois dernier, Peugeot de 30,6 %. La différence est minime. Tous les modèles chutent, sauf la toute récente familiale Peugeot 508. Les Citroën DS4 et DS5 n'ont pas, elles, de base de comparaison, puisqu'elles n'existaient pas l'an dernier.

La pilule est sourtout dure à avaler pour la petite Peugeot 107 (- 69 %) et sa soeur Citroën C1 (- 52 %). Ces modèles, co-produits avec Toyota en République tchèque, subissent en particulier - comme Dacia - le contrecoup de l'arrêt des primes à la casse. La compacte Peugeot 308 baisse de 23 %, le monospace 5008 de 28 %. Même la récente compacte Citroën C4 se voit malmenée (- 34 %).

Hyundai-Kia à l'offensive

Globalement, les marques étrangères s'en sortent moins mal, avec un recul moins net des immatriculations dans l'Hexagone (- 9,9 % en mars et - 8,2 % au premer trimestre). Le groupe Volkswagen limite la casse, tout comme Nissan, allié nippon de Renault (- 5,2 % chacun le mois dernier). Et BMW demeure quasi-stable. Le coréen Hyundai-Kia bondit pour sa part carrément (+ 42 %). C'est plus dur chez Fiat (- 31 % pour l'ensemble du groupe italien), GM (- 27,5 %), Toyota (- 23,4 %), Ford (- 18 %). 

Perspectives médiocres

Les constructeurs prévoient de toutes façons un marché français fort médiocre pour l'année en cours. Mais, n'oublions pas que les dernières années ont été excellentes, grâce notamment aux aides gouvernementales. En revanche, elles n'ont guère été salutaires pour les marges, ayant favorisé avec le bonus-malus les petits véhicules.