Automobile : le marché chute, Renault et PSA s'effondrent

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  508  mots
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Les immatriculations de voitures neuves ont dégringolé de 20% en mars (à jours ouvrables comparables). Les constructeurs français plongent davantage que le marché lui-même.

Le marché auto français va mal. Les immatriculations de voitures neuves sont en chute . Elles ont plongé dans l'Hexagone de 23,5 % en données brutes et de 20 % à nombre de jours ouvrables comparable  en mars dernier. Sur les trois premiers mois de l'année, la dégringolade atteint carrément 21,7 %. Ces chiffres officiels du CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles), annoncés ce lundi 2 avril, corroborent les statistiques officieuses que latribune.fr avait publiées vendredi dernier.   Si le marché tricolore plonge, ce sont les constructeurs français qui trinquent le plus. Pris ensemble, ils ont fléchi de 31,6 % en mars  et de 30 % sur trois mois. Pas fameux.

Dacia s'effondre

Le groupe Renault recule de 29,8 % en mars et de 30,2 % sur le trimestre. Curieusement, c'est la marque à bas coûts Dacia qui s'en sort le plus mal (- 57,2 % en mars). Désaffection soudaine ? Le label souffre de l'arrêt des primes pour les véhicules au GPL dont il était un spécialiste.Il pâtit aussi particulièrement de l'arrêt des primes à la casse, qui avaient encore artificiellement gonflé les chiffres de ventes du premier trimestre 2011. La marque Renault elle-même fléchit, mais moins (- 22,9 % en mars). Et ce, grâce à une hausse des immatriculations de Clio III (pourtant bientôt remplacée), de Scénic III ou de 4x4 Koleos.

Les petites C1 et 107 ont la vie dure

Côté PSA, ce n'est pas la joie non plus. Le groupe dégringole de 33,2 % en mars et 30,3 % sur trois mois. Au sein du constructeur, Citroën a reculé de 34,6 % le mois dernier, Peugeot de 31,9 %. La différence est minime. Tous les modèles chutent, sauf la toute récente familiale Peugeot 508. Les Citroën DS4 et DS5 n'ont pas, elles, de base de comparaison, puisqu'elles n'existaient pas l'an dernier.

La pilule est sourtout dure à avaler pour la petite Peugeot 107 (- 69 % sur les 28 premiers jours de mars) et sa soeur Citroën C1 (- 52 %). Ces modèles, co-produits avec Toyota en République tchèque, subissent en particulier - comme Dacia - le contrecoup de l'arrêt des primes à la casse. La compacte Peugeot 308 baisse de 23 %, le monospace 5008 de 28 %. Même la récente compacte Citroën C4 se voit malmenée (- 34 %).

Hyundai-Kia à l'offensive

Globalement, les marques étrangères s'en sortent moins mal, avec un recul moins net des immatriculations dans l'Hexagone (- 12,2 % en mars et - 9,3 % au premer trimestre). Le groupe Volkswagen limite la casse (-11,9%), tout comme Nissan, allié nippon de Renault (- 2 % ). Et BMW progresse (+2,3%). Le coréen Hyundai-Kia bondit pour sa part carrément (+ 43,2 %). C'est plus dur chez Fiat (- 33,9 % pour l'ensemble du groupe italien), GM (- 26,3 %), Toyota (- 19,1 %), Ford (- 18,6 %).

Perspectives médiocres

Les constructeurs prévoient de toutes façons un marché français fort médiocre pour l'année en cours. Mais, n'oublions pas que les dernières années ont été excellentes, grâce notamment aux aides gouvernementales. En revanche, elles n'ont guère été salutaires pour les marges, ayant favorisé avec le bonus-malus les petits véhicules.