Renault produira en France les futures Clio IV "haut de gamme"

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  637  mots
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Le site de Flins produira les déclinaisons à plus forte valeur ajoutée. Pour pallier en partie des coûts plus élevés. L'usine turque fabriquera elle la majorité des Clio IV. La production démarrera en juillet.

Oui, l'usine de Flins fabriquera la future Clio IV. Mais, coûts obligent, le site français se spécialisera "plutôt dans les versions haut de gamme" de la future petite de la marque au losange, selon nos informations. L'usine turque de Bursa, qui "fabriquera la majorité des Clio IV", assemblera le reste. Les répartitions de production entre les deux sites sont en cours de définition. Carlos Tavares, directeur général délégué du groupe, avait dernièrement affirmé qu'une Clio IV produite à Flins coûterait 1.300 euros de plus que son homologue turque. Un différentiel qui... concerne les versions d'entrée de gamme, aux marges les plus basses, précise l'ex-Régie. D'où la décision de produire en région parisienne les déclinaisons à plus forte valeur ajoutée.

L'idée initiale du constructeur était de produire la totalité ou presque des Clio IV en Turquie, réservant le site de Flins pour la fabrication de la  Zoé électrique, prochainement commercialisée. Mais, devant les levées de boucliers des pouvoirs publics et les perspectives pour le moins alétoires du futur modèle électrique, la firme a dû se raviser.

350 à 400.000 par an

"La production démarrera en juillet, simultanément à Flins et à Bursa (Turquie), pour une commercialisation début octobre. Nous visons 350 à 400.000 Clio IV par an", nous affirmait récemment le directeur de la gamme A et B (petites voitures) de Renault, Benoît Bochard, lors d'une présentation à huis clos du futur modèle. Un lancement décisif pour le constructeur au losange L'actuelle Clio III avait atteint les 650.000 unités en 2006. Mais, depuis, la concurrence s'est élargie singulièrement.

80 grammes de C02 seulement

Clio IV reprend la plate-forme de l'actuelle Clio III  et sera disponible d'abord en berline à cinq portes. Une version break arrivera début 2013. Le véhicule conserve globalement les dimensions de la précédente génération. Il mesurera en berline 4,05 mètres de long, mais pèsera une centaine de kilos de moins que son aînée, assure-t-on au sein du constructeur. La Clio IV bénéficiera des moteurs dernier cri, avec un tout nouveau trois cylindres à essence de 0,9 litre de cylindrée développant avec un turbo 90 chevaux, un quatre cylindres 1,2 turbo, un diesel 1,5 en plusieurs puissances. La Clio la plus "verte" émettrait "autour de 80 grammes de CO2 au kilomètre", selon Renault. Des valeurs très basses, comparables à la Toyota Yaris hybride.

 

 

 

Moins de 10.000 euros

La Clio IV arrivera juste après sa principale rivale, la Peugeot 208 lancée fin mars-début avril, sur un segment très populaire en Europe, le premier du marché, qui représente 4 millions d'unités annuelles. La Clio IV aura du travail, car la Clio actuelle n'était, en 2011, que la quatrième petite voiture la plus vendue sur le Vieux continent, derrière la Volkswagen Polo, la Ford Fiesta et l'Opel Corsa. Les prix "s'aligneront sur la concurrence", souligne Renault. La gamme Clio III démarre aujourd'hui à moins de 10.000 euros (hors promotions).

L'investissement pour la Clio IV aura été "réduit de moitié par rapport à la précédente Clio III", indique le groupe tricolore. Il devrait donc tourner aux alentours du demi-milliard d'euros. La Clio III avait requis 950 millions. 

Meilleure rentabilité

Le PDG de la firme de Boulogne-Billancourt, Carlos Ghosn, avait affirmé, en marge de la présentation des résultats financiers du groupe à la mi-février, que les petits véhicules de Renault (Twingo, Clio) avaient perdu de l'argent l'an dernier. L'objectif est donc, avec la Clio IV, "d'assurer une meilleure rentabilité . Nous espérons accroître le prix de vente moyen et ne pas consentir de remises. Pour les véhicules à bas prix, on a ce qu'il faut avec les produits Dacia", indiquait pour sa part Carlos Tavares.