L'équipementier Valeo embauche et multiplie les usines en Chine

Par Alain-Gabriel Verdevoye, à Pékin  |   |  413  mots
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Le fabricant de composants français pour l'automobile compte accroître de 50 % ses effectifs et doubler son chiffre d'affaires en Chine d'ici à 2015.

Si les constructeurs automobiles tricolores traversent une mauvaise passe, les équipementiers français se portent bien. Tirés par leurs clients, notamment allemands, mais aussi par les pays émergents, ils affichent une belle santé qui leur permet d'investir là où il faut. Tout comme Faurecia, Valeo est ainsi en pleine offensive en Chine.

"Nous allons accroître de 50 % nos effectifs à 15.000 personnes d'ici à 2015. Dans le même temps, nous allons doubler le chiffre d'affaires à 1,5 milliard d'euros, puis le doubler à nouveau à trois milliards à l'horizon 2020", affirme le président de Valeo Chine, Christian Marsais. Présent dans le pays depuis 1994, le fabricant de composants dispose sur place de 21 usines, sur 124 dans le monde.

"Une 22ème sera inaugurée dans dix jours". Il y en avait 15 seulement il y a deux ans. Valeo dispose aussi de "trois centres de recherche et neuf de développement". Valeo ne compte pas s'arrêter là. Il "investira plusieurs centaines de millions d'euros en Chine dans les cinq ans".

Premier client : Volkswagen

L'ex-Empire du milieu représente 8 % du chiffre d'affaires mondial de Valeo, contre 6 % en 2008. Il devrait peser "11 % du volumes d'affaires du groupe d'ici au milieu de la décennie". Le spécialiste de la thermique moteur et habitacle, des démarreurs-alternateurs, de l'éclairage et des aides à la conduite a pour premier client local... le groupe Volkswagen, devant Nissan et GM.

Il réalise en outre "20 % de ses ventes aujourd'hui avec les marques automobiles purement chinoises. Et cette proportion va monter". Il livre Chery, Geely ou Great Wall, qui ont besoin d'améliorer la qualité et la technicité de leurs véhicules. Il a même noué des partenariats stratégiques avec BAIC sur les véhicules électriques. Mieux, Valeo aide les marques chinoises dans leurs efforts d'exportation et d'implantation industrielle hors de Chine. "Nous accompagnerons l'implantation de l'usine de Chery au Brésil", signale le dirigeant.

Réputation technologique

Valeo jouit de son implantation précoce mais aussi de sa réputation auprès des grands constructeurs. "Nous faisons en Chine des phares pour Volkswagen, des feux arrière pour Audi, mais également des systèmes d'air conditionné, de parcage automatique, des alternateurs, démarreurs pour l'ensemble du groupe", précise Christian Marsais.

Le marché chinois est "demandeur de technologies avancées. Nous vendons ainsi des systèmes d'accès mains libres à Chery". Les équipementiers étrangers ont en effet pour eux une avance technologique certaine sur les sous-traitants locaux. La Chine ? "Un marché où nous affichons une bonne profitabilité".