Les ventes de Renault et PSA chutent fortement au premier trimestre

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  664  mots
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Le chiffres d'affaires du groupe Renault a fléchi de 8,6 %, à 9,53 milliards d'euros au premier trimestre. Et PSA recule de 7 %, à 14,3 milliards. Les équipementiers tricolores, eux, vont bien.

Les constructeurs tricolores ne se portent pas bien. Les deux groupes automobiles ont annoncé ce mercredi des chiffres d?affaires en chute au premier trimestre. Celui du groupe Renault a fléchi de 8,6 %, à 9,53 milliards d?euros. Et PSA Peugeot Citroën recule de 7 %, à 14,3 milliards. Pis, les seules activités automobiles sont en baisse de 9,6 % chez Renault, de 14 % chez PSA.

Les ventes du constructeur au losange (en nombre d'unités) se sont effritées de 7,9 %, à 638.498 unités. PSA dégringole de 14,2 %, à 790.100. Sur le Vieux continent, où le marché baisse de 8,1 %, Renault plonge carrément de 20 %. Hors d'Europe, l'ex-Régie affiche en revanche des scores en hausse de 12,3 % au premier trimestre. PSA ne donne pas ces détails.

Structure de marchés défavorable

La structure des marchés est effectivement défavorable aux constructeurs français. Puisque ce sont les pays d'Europe du sud et la France, où ils détiennennt de fortes positions, qui dégringolent le plus. Mais, cela n'explique pas tout. L'absence de Renault en Chine et celles des deux constructeurs français aux Etats-Unis les empêchent de profiter des deux plus grands marchés du monde, particulièrement porteurs. 

Le vieillissement des gammes et une moindre attractivité de certains modèles par rapport à la concurrence expliquent aussi en partie ces mauvaises performances. Notons que, si le "mix" des ventes (prix de vente moyen) croît chez Renault de 2,2 points, il recule de 0,9 % chez PSA. 

Perspectives maussades

"La faiblesse du marché européen, et notamment français, a été plus importante que prévu. Cette baisse du marché européen devrait s?atténuer progressivement au deuxième trimestre", assure Renault dans son communiqué. Le groupe attend pour l?année 2012 une "croissance du marché mondial de 4 %, avec un marché européen en baisse de 3 à 4 % et un marché français en baisse de 7 à 8 %".

Dans ce contexte, l'ex-Régie "maintient son objectif d?un flux de trésorerie positif pour l?année 2012 (activités automobiles)". Sans s'engager sur un résultat opérationnel. Renault a affiché en 2011 un profit net de 2,14 milliards d'euros, essentiellement grâce à l'apport de son allié Nissan. Son profit opérationnel était demeuré positif de 330 millions pour ses activités automobiles. 

PSA en perte opérationnelle pour l'automobile

Philippe Varin, patron de PSA, qui a affiché l'an dernier un profit net de 588 millions d'euros mais un résultat opérationnel de sa division automobile négatif de 92 millions, avait affirmé laconiquement, à la mi-février, qu'il faudrait "améliorer d'un milliard d'euros les comptes de résultats en 2012", sans s'engager plus avant. Il n'a pas donné plus de précisions ce mercredi.

Les équipements en bonne santé

En revanche, les grands équipementiers automobiles français se portent bien. Bien mieux en tous cas que les constructeurs hexagonaux. Valeo annonce ce mercredi une hausse de 14 % de son chiffre d'affaires au premier trimestre à plus de 3 milliards d'euros. Faurecia, contrôlé par PSA, affiche un volume d?affaires consolidé en progression de 8,4 %, à 4,29 milliards (+ 6 % à périmètre et taux de change constants).

Le fabricant de pneus Michelin a pour sa part engrangé des ventes nettes en augmentation de 5 %, à 5,3 milliards. En fait, les fabricants d'équipements ou de pneus français profitent de leur plus grande "intercontinentalisation". Valeo explique ainsi notamment ses bonnes performances trimestrielles par le "renforcement du positionnement géographique sur l?Asie, qui représente 25 % du chiffre d?affaires première monte", mais aussi "l'accroissement du poids des clients allemands et asiatiques dans le chiffre d?affaires première monte, respectivement à 28 % et 29 %". Or, l'Asie comme les constructeurs germaniques sont en croissance.

Optimisme

Valeo confirme du coup "une poursuite de la croissance, supérieure à celle des marchés, dans les principales régions de production" et un "montant de marge opérationnelle (en millions d?euros) du même ordre de grandeur que celui réalisé en 2011". Michelin renouvelle pour sa part "son objectif pour 2012 d?un résultat opérationnel en nette croissance". Tout le monde n'est donc pas malheureux.