Chômage technique en vue chez Michelin

Par latribune.fr  |   |  426  mots
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Le groupe, qui pour la première fois est piloté par une personne extérieure à la famille, n'exclut des jours de chômage technique dans certains sites de France et d'Espagne.

C'est une grande première pour Michelin. Six ans après la mort accidentelle d'Edouard Michelin, arrière petit-fils du fondateur du groupe de Clermont-Ferrand, c'est une personne extérieure à la famille, Jean-Dominique Senard, 59 ans, qui prend les rênes du géant des pneumatiques. Il succède ainsi à Michel Rollier, membre de la famille Michelin, choisi en 2006 pour remplacer Edouard Michelin. La décision a été votée en assemblée générale vendredi à 99,29 %.

Arrivée chez Michelin en 2005

En 2011, Michel Rollier avait souhaité quitter son poste de gérant commandité de la société en commandite, avant l'échéance des 72 ans prévue dans les statuts qu'il aurait atteinte en 2017. Il avait ainsi nommé Jean-Dominique Senard gérant commandité et a piloté avec lui le groupe pendant un an pour assurer la transition. En 2007, deux ans après son arrivée chez Michelin comme directeur financier après avoir fait carrière chez Total, Saint-Gobain et Péchiney, Jean-Dominique Senard avait été nommé, au même titre que Didier Miraton, gérant non commandité pour appuyer Michel Rollier. Si Michelin n'a pas pris un Michelin pour le diriger c'est qu'il n'est pas apparu de disponibilité de cette nature", a expliqué Michel Rollier.

Augmenter les ventes de 50 % d'ici à 2020

Jean-Dominique Senard prend les rênes au moment où Michelin pousse ses pions dans les pays émergents, mais aussi sur les marchés matures. Objectif : augmenter ses volumes de ventes de 50 % d'ici à 2020, et dégager un bénéfice opérationnel de 2,5 milliards en 2015, contre 1,9 milliard l'an dernier. Pour autant, à court terme, la situation est plus difficile en Europe en raison des difficultés de certains constructeurs automobiles. "Nous sommes assez exposés aux constructeurs généralistes et la baisse d'activité mais aussi la baisse de la croissance économique en Europe, touchent notre activité", a expliqué à l'AFP le nouveau patron.

Et des jours de chômage technique ne sont pas exclus en mai et juin dans des usines en France et en Espagne, a indiqué Jean-Dominique Senard, qui espère une amélioration de la situation au deuxième semestre. "A ce stade, le nombre de jours de chômage technique prévu dans quelques usines européennes n'est pas très considérable, il y en a un petit peu en mai et en juin", a-t-il dit. Ces mesures devraient concerner des usines en France et en Espagne "dans l'activité poids lourds". Pour autant, "on fait tout pour éviter que nos salariés se trouvent dans la situation de chômage", a-t-il insisté