Fermeture de PSA-Aulnay : Les syndicats veulent l'intervention de François Hollande

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  654  mots
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Les salariés espèrent rencontrer prochainement le nouveau Chef de l'Etat. Un Comité central d'entreprise se tient ce mardi.

A l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), les salariés redoutent l'annonce d'une fermeture du site, alors que se tient ce mardi et mercredi un Comité central d'entreprise (CCE). Les syndicats ont du coup envoyé lundi une lettre au nouveau Chef de l'Etat, dont ils réclament  l'intervention. Ils lui demandent "d'organiser une réunion tripartite de toute urgence", pour "signer dans un premier temps un accord garantissant les emplois sur le site d'Aulnay et l'ouverture de discussions sérieuses sur l'attribution d'un nouveau modèle à produire". Afin de remplacer l'actuelle Citroën C3 en 2014.

Le temps presse

Signée par la CFDT, la CFTC, la CGC, la CGT, FO, SIA et SUD, la lettre explique à François Hollande que "cette réunion tripartite doit se faire rapidement", car les "menaces de fermeture sur le terrain se précisent. La direction de Peugeot exerce de très nombreuses pressions sur les salariés pour que ceux-ci quittent l'établissement". La lettre de l'intersyndicale rappelle que "les effectifs CDI sont fortement à la baisse. Nous sommes passés sous la barre des 3.000 salariés. Il y a deux ans, nous étions à 3.600 CDI, alors que l'établissement d'Aulnay compte aujourd'hui 350 intérimaires". Affirmant que "le temps presse", le courrier rappelle que "PSA avait prévu d'annoncer la fermeture du site d'Aulnay au début du deuxième semestre ".

Promesse de François Hollande

Les salariés attendent que le président de la République "tiennene sa promesse de les voir.  Le 2 mai dernier, François Hollande s'était entretenu avec des salariés de PSA Aulnay, qui manifestaient devant le studio où devaient débattre les deux candidats à la présidentielle. "Je l'ai interpellé et il nous a promis, s'il était élu, de nous rencontrer très rapidement", se souvient Salah Keltoumi, 44 ans, délégué syndical CGT.

Situation "catastrophique"

Lors du Comité central d'entreprise qui se tient à Paris, "la direction va nous expliquer que la situation est catastrophique et qu'il faut faire encore des efforts", explique à latribune.fr Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT. " Elle commence à préparer l'opinion pour annoncer prochainement le passage de deux équipes à une à Aulnay. Ce serait l'enclenchement du processus de fermeture", précise le responsable syndical.

Fermeture redoutée

En juin 2011, la CGT du site révélait un document de travail interne faisant état d'une possible fermeture d'Aulnay courant 2014 mais aussi des sites PSA de Sevelnord (Nord) et de Madrid. Depuis, c'est l'angoisse. PSA Aulnay est l'un des plus gros employeurs de Seine-Saint-Denis. La filière automobile représente près de 9.000 emplois dans le département. Le site, traditionnellement peu compétitif, fabrique aujourd'hui la Citroën C3. Mais, la remplaçante devrait être logiquement fabriquée ailleurs, pour réduire les surcapacités du groupe en grosses difficultés. Sevelnord est pour sa part confronté à l'arrêt programmé de la coopération avec Fiat sur les utilitaires. Enfin, l'avenir du site de la capitale espagnole est également en pointillé faute de nouveau modèle assuré.

Rennes aussi menacé

L'usine PSA de Rennes pourrait être menacée. Le 23 mars dernier, lors d'un comité de groupe européen, le président du groupe automobile français, Philippe Varin, a annoncé un report de six mois du projet de remplaçante de la familiale Citroën C5 (nom de code X8). Ce véhicule, qui aurait dû sortir fin 2015-2016, a donc été provisoirement décalé, selon des sources internes. Suite à l'alliance capitalistique passée fin février entre PSA et GM, la X8 pourrait changer de... plate-forme. Initialement  prévue sur la plate-forme "BVH 2 prime" du groupe PSA (véhicules compacts et de gamme moyenne supérieure), elle pourrait in fine être produite sur une base roulante Opel (filiale germanique de GM). Si la faisabilité industrielle était confirmée, le successeur de la C5 serait probablement - et logiquement - fabriqué dans une... usine Opel, d'après lesdites sources internes.