Le coréen Hyundai-Kia double Mercedes et fait jeu égal avec Fiat en France

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  560  mots
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La percée de Hyundai-Kia se confirme sur un marché français en chute de 16% au mois de mai Un plongeon en grande partie dû à trois jours ouvrables en moins. Le coréen a désormais un taux de pénétration de 5,8% en Europe devant...Citroën.

Mais où s'arrêtera-t-il donc? Le coréen Hyundai-Kia double Mercedes et fait jeu égal avec Fiat sur le marché français! Tout un symbole de l'ambition du groupe automobile asiatique. Ses immatriculations de voitures particulières ont progressé de 25,8% en mai et de 23,6% sur cinq mois. Avec 5.021 voitures le mois dernier, Hyundai-Kia n'est plus qu'à quarante unités du groupe automobile transalpin. Le coréen est le constructeur qui affiche d'ailleurs la plus forte progression (sur cinq mois). De loin. 

Modèles comparables aux concurrents européens

Et ce n'est pas fini.  Les marques Hyundai et Kia lancent ainsi, actuellement, une nouvelle génération de berlines compactes, l'i 30 et la Cee'd II respectivement, mises au point et produites en Europe, dont les qualités routières leur permettent de faire jeu égal avec les meilleures rivales du Vieux continent.  La marque Kia "avait vendu 27.958 unités en France en 2011.  Nous visons 38.000 cette année et 60.000 d'ici à 2016", nous affirme Frédéric Verbitzky, directeur général de Kia France, qui "a renouvelé  quatre modèles-clé en dix-huit mois, lesquels représentent plus de 80% des ventes". La marque a commercialisé en particulier des petits modèles très compétitifs, les Picanto et Rio.

Fortes ambitions

Le groupe Hyundai-Kia, qui a dépassé les 3% de part de marché en France le mois dernier, porte sa pénétration à 5,8% du marché européen des voitures particulières (sur quatre mois), dépassant Toyota (4,4%), Mercedes (5%) et ... la marque Citroën (5,6%)! Rien que la marque Kia compte passer de "290.000 ventes en Europe en 2011 à 500.000 d'ici à 2016", explique Frédéric Verbitzky. E les investissements continuent. La marque Hyundai a ainsi inauguré le 17 mai dernier ses nouvelles installations en Turquie. Elle y a investi 475 millions d'euros et créé 750 emplois pour y produire des petits modèles.

Marche auto français en baisse

Le marché automobile français dans son ensemble affichait en mai un plongeon de 16% en chiffres bruts, selon les chiffres officiels du CCFA (Comité des constructeurs français). Mais cette chute est quelque peu artificielle, car mai 2012 compte trois jours ouvrables de moins que le même mois de 2011. A jours comparables, les immatriculations de voitures particulières affichent une petite baisse (-2,9%), qui s'est accentuée toutefois lors de la dernière semaine du mois de mai. Sur les trois premières semaines, les immatriculations de voitures neuves étaient quasiment à l'équilibre. PSA Peugeot Citroën plonge presque deux fois plus que le marché lui-même en mai. Alors que Renault semble se stabiliser.  En chiffres bruits, PSA affiche une chute de ses immatriculations dans l'Hexagone de 28,5%, qui s'est renforcée sur la dernière semaine du mois..

Renault remonte

En revanche, après avoir mal démarré l'année 2012, Renault semble enrayer son déclin. Les immatriculations de voitures particulières du groupe au losange ont certes baissé en mai (-12% en données brutes), mais moins que le marché.  La marque Renault recule de 15%, un recul contrebalancé par sa filiale roumaine à bas coûts Dacia (+5,3%). Au cumul sur cinq mois, PSA recule de 24,2% et le groupe Renault (avec Dacia) de 23,8%. Les constructeurs français n'occupaient plus, sur les cinq premiers mois, que 53,4% du marché hexagonal, contre 58% un an auparavant. Contrecoup de l'arrêt des primes à la casse (au 1er avril 2011), qui avaient favorisé les petits modèles des marques tricolores