Saab : Un groupe d'investisseurs sino-japonais veut produire des voitures électriques

Par Alain-Gabriel verdevoye  |   |  533  mots
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Un groupe d'investisseurs sino-japonais a acquis les biens sous séquestre du constructeur automobile suédois Saab , déclaré en faillite. La société National Electric Vehicle Sweden AB (NEVS) veut assembler des modèles "zéro émission" dans la célèbre usine de Trollhättan.

Le suédois Saab en faillite, qui a cessé son activité, a trouvé un repreneur pour ses biens sous séquestre.  La majorité des actif va être reprise par un groupe d'investissement sino-japonais mais domicilé en Suède pour... produire des véhicules électriques, a annoncé ce mercredi l'administrateur judiciaire. Celui-ci n'a pas donné de précisions sur le montant payé par National Electric Vehicle Sweden (NEVS).  Il n'a pas  précisé non plus combien NEVS souhaitait investir. "L'entreprise va commencer une nouvelle opération à Trollhättan (siège social de Saab ) où l'ensemble du développement et de la production va être concentré sur les voitures électriques", a indiqué un communiqué. Le premier modèle, issu de feue la Saab 9-3 et commercialisé fin 2013 ou début 2014, sera avant tout destiné au marché chinois.

Une société détenue à 51% par un groupe de Hong-Kong

Le directeur général et principal actionnaire de NEVS est un homme d'affaires chinois avec la nationalité suédoise, Kai Johan Jiang. NEVS est détenu à 51% par National Modern Energy Holdings, une société de Hong Kong, et à 49% par Sun Investment, une société d'investissement japonaise, indique l'entreprise sur son site internet. Le président de NEVS est Karl-Erling Trogen, un ancien dirigeant de la division de poids lourds de Volvo.

Faillite en décembre 2011

Saab s'était déclaré en faillite le 19 décembre 2011.  Et, visiblement, la marque ne reprendra jamais la production de ses célèvres voitures. Né juste après la guerre, reconnu pour l'originalité et l'innovation technique de ses véhicules, Saab avait eu son heure de gloire dans les années 80 avec la 900 Turbo, une berline sportive "chic", qui a donné naissance à une  version cabriolet très recherchée par les collectionneurs. En 1990, la famille actionnaire Wallenberg avait décidé de se séparer de la branche automobile du groupe Saab-Scania (camions). GM a d'abord repris la moitié, puis la totalité du constructeur. Las, le groupe de Detroit n'a pas suffisamment investi, a affublé le pauvre constructeur de médiocres plates-formes et moteurs diesel d'origine Opel, la branche allemande de l'américain. Du coup, les ventes n'ont jamais pu s'élever durablement au-dessus de la barre fatidique des 120.000 unités. La firme a perdu de l'argent quasi-constamment.

GM a enterré le constructeur

Lors de sa mise sous protection du Chapitre XI (loi américaine sur lers faillites) en 2009, GM avait alors liquidé Saab. Sauvé in extremis par Victor Muller, constructeur (confidentiel) des voitures de luxe néerlandaises Spyker, Saab n'a jamis vraiment redémarré depuis, toujours aux prises avec des problèmes de liquidités. Victor Muller s'est toutefois démené pour trouver un accord, afin de sauver Saab de la faillite, principalement auprès de deux groupes chinois, le constructeur Youngman et le distributeur Pang Da. Un accord avait été finalement trouvé. Mais, General Motors, ancien propriétaire de Saab, s'est opposé au nécessaire transfert de brevets aux entreprises chinoises. Décidément, GM aura vraiment enterré Saab! La célèbre marque au griffon a été forcée d'arrêter  quasiment sa production en avril 2011, lorsque les fournisseurs ont cessé leurs livraisons. Saab employait environ 3.700 personnes à Trollhättan.