PSA : le syndicat majoritaire à Aulnay demande à Hollande " de vrais engagements"

Par latribune.fr  |   |  323  mots
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La déléguée du SIA (Syndicat Indépendant de l'automobile), majoritaire à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Tania Sussest, a souhaité dimanche que le chef de l'Etat fasse "de vraies propositions pour assurer l'avenir des salariés du site d'Aulnay", dont PSA a programmé la fermeture en 2014.

"On va demander très vite à M. Hollande de nous recevoir. On attend qu'il prenne de vrais engagements, fasse de vraies propositions pour assurer l'avenir des salariés d'Aulnay", a déclaré à l'AFP Mme Sussest. Alors que François Hollande a assuré samedi que "l'Etat ne laissera pas faire" PSA, dont il a jugé le plan "en l'état inacceptable", la déléguée a "l'impression que les politiques sont un peu complices".
"Je ne me fais aucune illusion, PSA est un grand groupe privé. Déjà, ils n'ont rien pu faire chez Renault et l'ont laissé délocaliser la production en Afrique du nord", a-t-elle ajouté.
Du plan pour l'automobile du gouvernement, elle attend "de vraies aides tournées vers les salariés", souhaitant "que l'Etat ne remplisse pas les caisses de PSA" à cette occasion.

" Une indemnité de 50.000 euros minimum "

Au lieu de donner de l'argent aux constructeurs, "il faudrait inciter les repreneurs à reprendre prioritairement les anciens PSA d'Aulnay", suggère-t-elle.
Pour la syndicaliste, ce qui compte désormais, c'est de négocier de bonnes conditions de reclassement et d'accompagnement. "On sait pertinemment qu'il existe une latitude de négociation, les mesures proposées en l'état sont dérisoires", souligne-t-elle.
Les salariés d'Aulnay et Rennes "se mobiliseront le 25 juillet", lors du prochain comité central d'entreprise devant examiner le plan. Le SIA réclamera "une indemnité de 50.000 euros minimum", au lieu "des 1.000 euros par année proposés actuellement".

"Il n'y aura pas plus de 1.000 personnes reclassées"

Sur les 8.000 postes à supprimer, PSA espère trouver 6.500 volontaires au départ. Le groupe prévoit de reclasser 1.500 salariés d'Aulnay à Poissy (Yvelines).
"Il n'y aura pas plus de 1.000 personnes reclassées, il ne faut pas rêver", pronostique Mme Sussest selon qui, en outre, "ceux qui travaillent à Amiens, Reims et Soissons ne pourront pas suivre à Poissy. Les distances sont trop longues et un déménagement n'est pour beaucoup pas envisageable".