PSA et le plan auto du gouvernement : les principales réactions

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  1688  mots
Conférence de presse de Philippe Varin, président du directoire de PSA. Le constructeur a annoncé un nouveau plan d'économies de 1,5 milliard d'euros à l'horizon 2015 après être tombé dans le rouge au premier semestre en raison d'une chute de ses ventes en Europe deux fois plus rapide que celle du marché - Copyright Reuters
Annonce des résultats de PSA, et détails de son plan de restructuration, plan du gouvernement... et toutes les réactions. Suivez les temps forts d'une actualité automobile riche ce mercredi.

18h00 : Standard & Poor's dégrade à son tour PSA

Après Fitch, l'agence de notation financière Standard and Poor's a à son tour abaissé mercredi d'un cran la note de PSA Peugeot Citröen à "BB". Les résultats financiers du constructeur "confirment que PSA brûle des liquidités substantielles dans son coeur de métier", selon l'agence.

17h30 : Le plan auto ? "Belles paroles" et "écran de fumée" pour les professionnels de l'automobile

La galaxie des professionnels de l'automobile - garagistes, sous-traitants, ouvriers de PSA - ne cachait pas mercredi son scepticisme sur l'efficacité du plan gouvernemental de soutien à l'industrie automobile.

"C'est encore une fois de l'artificiel, beaucoup de belles paroles, c'est juste pour montrer aux gens que le gouvernement fait quelque chose, mais tout ça, ce n'est que du rafistolage", explique à l'AFP René Bossuyt, 57 ans, concessionnaire et garagiste à Lille depuis quarante ans. Pour lui, le système de bonus pour l'achat de voitures écologiques ne relancera la consommation qu'à la marge: "les voitures écologiques, c'est pour ceux qui ont de l'argent. Mais le petit jeune ou l'ouvrier qui a du mal à boucler ses fins de mois, ce n'est pas en lui donnant un millier d'euros qu'on va l'inciter à acheter une voiture".

Dans l'Est, berceau historique du constructeur automobile PSA , le son de cloche est le même. Pour Eric Peultier, membre FO du Pays de Montbéliard, bassin d'emploi de près de 70.000 personnes dans la sous-traitance automobile, l'aide à l'achat de véhicules électriques et hybrides est certes "une bonne idée car tout véhicule acheté aidera la sous-traitance". "Mais ce n'est pas suffisant pour la sauvegarde de l'industrie automobile française car cette aide bénéficiera aussi aux véhicules propres qui ne sont pas fabriqués en France", poursuit-il.

L'insuffisance du plan est également pointée par Marie-Astrid Mladenovic, déléguée CGT de Trévest, à Etupes (Doubs), un sous-traitant de rang 2, concerné par un plan social de 85 emplois justifié par la direction par la non-attribution d'un marché par PSA .  "L'aide financière n'empêchera pas les sous-traitants de licencier et de délocaliser. Le but final des entreprises est aujourd'hui de partir à l'étranger pour faire plus de profit", explique la salariée.

A l'usine PSA de la Janais, près de Rennes, menacée de 1.500 suppressions de postes, les annonces du gouvernement font l'effet d'un "écran de fumée", explique Fabrice, 39 ans, assembleur.
"Ils annoncent des voitures électriques mais ils n'ont pas prévu les recharges", lâche-t-il, sarcastique, en sortant du travail.

17h00 : Nouvelles réactions des politiciens au plan de soutien, sera-t-il à la hauteur des enjeux ou fera-t-il « pschitt »?

Cécile Duflot, ministre du Logement et de l'Egalité des territoires a souligné l'avantage d'"avoir des véhicules propres beaucoup moins consommateurs d'énergie, dans un contexte de renchérissement de l'énergie". Selon elle, ce plan permettra "de sauver l'industrie automobile française" et "de la faire grandir, de la faire se développer et d'en faire une filière d'avenir".

L?ancien candidat à la primaire socialiste et président du PRG, Jean-Michel Baylet est aussi optimiste : les mesures annoncées du plan de soutien à l'automobile "devraient permettre à la filière de répondre aux effets de la crise et de préparer l'avenir ». Il estime que « l'approche globale qui a été retenue pour redresser l'industrie automobile en France donne de nouvelles perspectives dans la mondialisation à ce secteur économique stratégique".

S?il salue "la volonté du gouvernement d'orienter son soutien à la filière automobile en privilégiant les voitures dites propres", le porte-parole du Modem, Yann Wehrling, souligne l?absence d?une vision de plus long terme sur certaines prospectives de ce plan. L?ancien secrétaire national des Verts aurait souhaité davantage de réflexion sur "les mutations des formes de mobilité" comme les voitures partagées, le développement des services autour de la mobilité, le rôle des nouvelles technologies pour réduire les besoins de déplacements ou encore l?aménagement du territoire pour réduire les déplacements contraints.

L?ex-ministre Bruno Le Maire (UMP) a critiqué ce plan qui "fera pschitt et ne marchera pas" parce qu'il traite la demande et non l'offre. Il provoquera une "déception profonde chez les salariés de l?industrie automobile puis chez tous les Français". Il aurait fallu réduire plutôt le coût de travail pour des voitures moins chères.

"Il était difficile de faire aussi inconsistant, et pourtant le gouvernement Hollande y est parvenu", écrit Marine Le Pen dans un communiqué. Pour la président du FN, "un plan efficace de réindustrialisation suppose d'exiger de PSA deux contreparties en échange d'un soutien public: interdiction des délocalisations et obligation de travailler avec des PME et des PMI françaises en France". Elle préconise aussi "l'entrée provisoire de l'Etat au capital de PSA pour contrôler les décisions et impulser une dynamique positive", l'Etat pouvant revendre avec profits ses participations "quand la situation sera rétablie". Elle réclame "la mise en place aux frontières de droits de douane ciblés contre la concurrence internationale déloyale".

Enfin, Yves Jégo, vice-président du Parti Radical, affirme que ce plan n?est pas à l?abri de la crise. Il faudrait, selon lui, indiquer lors de la vente d?une automobile "l'information sur le lieu de fabrication des véhicules vendus dans notre pays". Le gouvernement pourrait alors "sans dépenser un centime d'argent public", orienter le client, "trop souvent perturbé par la confusion entre marque et origine", dans son choix d?un produit "made in France".

15h00 : Réactions politiques au plan auto

Peu après l'officialisation du plan automobile prévu par son gouvernement, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a défendu sa stratégie en affirmant avoir "choisi l'offensive" .Ce plan  "s'inscrit avec une très, très grande détermination dans le redressement de la filière automobile, c'est un acte extrêmement important, il faut faire face aux urgences, celles des plans sociaux", a-t-il déclaré le Premier ministre dans la cour de l'Elysée.

La première secrétaire du PS, Martine Aubry, s'est "réjouie" du plan dévoilé par le gouvernement, estimant qu'ainsi "un nouveau cap porteur d'espoir et d'avenir a été fixé pour l'industrie automobile, celui de la mutation technologique et écologique".

Selon le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, le plan tire les leçons des plans précédents et notamment de la prime à la casse, abandonnée, une "mesure phare qui a coûté très cher et n'a pas donné les résultats escomptés". Il a également défendu sur i-Télé la gestion du dossier PSA par le gouvernement, face aux critiques de l'opposition qui, selon lui, "visent surtout à cacher leur bilan".

A droite, Valérie Pécresse, députée UMP des Yvelines et ancienne ministre du Budget estime que ce programme "sera décevant s'il ne s'attaque pas au vrai sujet, qui est la baisse du coût du travail". "Faire l'impasse sur la baisse du coût du travail aujourd'hui, c'est criminel", a-t-elle affirmé sur RTL. Elle affirme en outre que ce bonus écologique pour les voitures "propres" est une "prolongation bienvenue de ce que nous avions lancé avec Jean-Louis Borloo et Nicolas Sarkozy".

"Ce plan est un aveu d'impuissance (...) Il n'est qu'une énumération de mesurettes vaguement inspirées du plan que j'avais mené sous la Présidence de Nicolas Sarkozy", a commenté le député-maire de Nice et ancien ministre chargé de l'industrie, Christian Estrosi, dans un communiqué.

Le député UMP et ancien secrétaire d'Etat à l'Industrie, Luc Chatel, a insisté sur la question de la compétitivité, estimant qu'elle devrait faire l'objet d'un "pacte" dans l'automobile, en raison de la concurrence mondiale exacerbée dans ce domaine.

Le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, a suggéré que la "solidarité finance la formation professionnelle et l'activité partielle" dans le secteur automobile. Sur France 2, il a fait valoir que pour permettre à cette industrie de passer des baisses cycliques d'activité, il était nécessaire de préserver ses capacités de production.

Du côté du Front National, son vice-président, Florant Philippot estime que se plan s'apparente à de la "communication". Interrogé sur BFMTV et RMC, il a affirmé que le gouvernement "mentait aux français".

Enfin la députée PCF de Seine-Saint-Denis, Marie-George Buffet, a critiqué "un plan partiel", regrettant "qu'on laisse le débat se faire entre la direction de PSA et les syndicats".

12h30 : Fitch abaisse d'un cran la note de PSA

L'agence de notation Fitch fait passer la note d'émetteur de long terme du constructeur automobile de BB+ à BB. Elle met en avant les résultats semestriels décevants du groupe et des perspectives peu optimistes pour justifier cette décision. Peu après, le titre PSA Peugeot-Citroën plongeait dans le rouge à la Bourse de Paris. 

12h20: Des milliers de salariés de PSA en haut des Champs-Elysées

A Paris, des salariés du groupe automobile se sont rassemblés aux pieds de l'Arc de Triomphe, non loin du siège du constructeur réuni en Comité centrale d'entreprise consacré au plan de suppression de 8.000 postes en France. "Varin, à partir d'aujourd'hui on sera ton cauchemar!", proclamait une banderole en tête du cortège, en référence au président du directoire Philippe Varin.

11h30: Plan auto : bonus en hausse pour les voitures hybrides et électriques

Le gouvernement français dévoilait ce mercredi matin son fameux plan auto. Au programme: 7.000 euros de prime pour les voitures électriques, 4.000 pour les hybrides. De quoi soutenir - partiellement - Renault et PSA Peugeot-Citroën... mais aussi le japonais Toyota, numéro un mondial de l'hybride.

08h21: PSA dans le rouge

Le groupe automobile annonçait en tout début de matinée une perte nette semestrielle de 819 millions d'euros. Un resultat bien inférieur aux attentes des analystes, qui s'explique notamment par un recul important des ventes en Europe.