Dans une Europe morose, il faut baisser le prix des voitures

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  471  mots
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L'Observatoire de l'automobile Cetelem affirme que le prix d'achat est le critère d'achat numéro un d'une voiture aujourd'hui. 56% des Européens se disent prêts à renoncer à certains équipements électroniques pour baisser le tarif. Et 77% feraient des centaines de kilomètres pour acheter un véhicule moins cher.

« Un marché mondial en croissance, une Europe en panne », telle est la conclusion de la dernière enquête de l'Observatoire de l'automobile Cetelem. En 2012, le marché auto européen sera le plus faible de ces dix dernières années au moins. Et , même en 2015, il restera à un point bas par rapport aux dix années écoulées, à cause d'un PIB qui restera faible (+0,2% de croissance prévus en France cette année), d'un parc saturé, des automobilistes qui roulent de moins en moins, de coûts d'utilisation à la hausse et... d'un manque d'appétit des consommateurs « pour l'innovation futile qui fait grimper les prix ». D'ailleurs, pour faire baisser le prix d'achat de leur voiture, "56% des Européens se disent prêts à renoncer à certains équipements électroniques comme les systèmes de navigation ». Seuls « 20% des Européens ayant l'intention d'acheter une voiture neuve le feront avant tout pour se faire plaisir ». Bof, ce n'est pas tellement !...

Le prix, premier ennemi

« 45% des Européens changent de voiture quand ils n'ont plus le choix », c'està-dire quand l'ancienne voiture n'est plus en état de marche, ce qui est en revanche beaucoup, note l'enquête ! Dans ce contexte morose, l'Observatoire de l'automobile affirme que « le prix est le critère d'achat numéro un ». Les clients négocient d'ailleurs de plus en plus les tarifs. « 77% des clients européens prendraient livraison de leur voiture dans un dépôt et 60% d'entre eux feraient plusieurs centaines de kilomètres pour la récupérer », si ça diminuait le prix.  En outre, "74% des personnes interrogées en France estiment qu'elles ont acheté un modèle d'occasion par manque de moyens ». C'est le plus fort taux en Europe, selon cette enquête auprès de 4.830 personnes interrogées par internet en juin 2012 dans huit pays d'Europe.

Bi-polarisation du marché

Le marché « se bi-polarise » sur l'entrée de gamme d'un côté et le « Premium » de l'autre. L'entrée de gamme (Citroën C1, Peugeot 207 et 208, Renault Twingo et Clio) ...a représenté "42% des achats" l'an dernier en Europe. Le « Premium » absorbe pour sa part « 19% des achats en Europe de l'ouest, contre 15% il y a dix ans ».

Internet, un recours

Le « rebond des ventes de véhicules neufs aux particuliers en Europe est possible », note toutefois l'Obervatoire. « Pour y arriver, les constructeurs devront répondre aux contraintes financières des automobilistes en baissant les prix ». L'innovation utile, celle qui « débouchera un jour sur la rupture technologique à des prix abordables », est « de nature à faire repartir les ventes de l'avant pour plusieurs années ». Enfin, « le potentiel d'Internet n'est pas pleinement exploité. Les ventes en ligne enregistrent des croissances à deux chiffres chaque année, l'automobile peut et doit en profiter », souligne l'enquête. D'ailleurs, "30 % des Européens se disent prêts à commander et payer leur voiture sur Internet"...