Automobile : l'industrie allemande résiste à la baisse du marché

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  406  mots
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Le marché automobile allemand commence à fléchir. Mais, jusqu'à présent la production des constructeurs germaniques outre-Rhin résiste. Car ils exportent les trois-quarts de leur production.

Alors, il baisse aussi? Chez Renault, PSA, Fiat, malmenés par la chute de leur marché intérieur, on en sourirait presque d'aise. Eh oui, le marché automobile allemand commence aussi à chuter! Alors qu'elles résistaient insolemment en début d'année, les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 10,9% à 250.082 unités en septembre outre-Rhin, selon l'agence fédérale de l'automobile KBA., soit le troisième recul mensuel consécutif. Après une hausse de 2,9% en juin, les ventes avaient fléchi de 5% en juillet et de 4,7% en août. Sur les neuf premiers mois de l'année, les immatriculations s'effritent de 1,8%. Certes, la baisse est à relativiser. Septembre a compté deux jours ouvrables de moins. La baisse à jours comparables n'est donc que de 2%. Les immatriculations de voitures ont chuté, le mois dernier, de 36,8% en Espagne, 25,7% en Italie, 18,3% en France.

Le haut de gamme résiste

Dans ce contexte, la plupart des marques de haut de gamme résistent outre-Rhin. Les immatriculations de Porsche grimpent même encore de 13,6%, celles d'Audi de 8,4%, de Mercedes-Benz de 0,5%. La marque Volkswagen fléchit modérément (-2,2%), tout comme BMW (avec Mini -3,7%). Les marques françaises reculent un peu plus franchement ( -5,3% pour Renault avec Dacia, -5,9% pour Citroën, -12,5% pour Peugeot). Les germano-américains perdent  8,8% (Ford) et 13,2% (Opel), l'italien Fiat 12%. 

La production résiste

Malgré l'essoufflement du marché auto allemand, la production des voitures particulières résiste encore outre-Rhin. Sur huit mois, elle est restée stable à 3,66 millions de véhicules, selon la fédération VDA. La production automobile française de Renault et PSA a reculé, au premier semestre, de 13,8% à 957.604 unités à peine (voitures particulières et utilitaires légers). Les constructeurs allemands exportent les trois-quarts de leur production. Du coup, la production automobile allemande est presque deux fois supérieure à la taille du marché germanique. En France, en revanche, la production est légèrement inférieure au nombre d'immatriculations.

Plus forte valeur ajoutée

Le "made in Germany", centré sur des véhicules à plus forte valeur ajoutée, s'exporte beaucoup mieux. Les constructeurs français, centrés sur le bas et le milieu de gamme, sont beaucoup plus sensibles aux coûts de production. Mais, n'oublions pas que ce sont les pouvoirs publics hexagonaux qui, par une fiscalité dissuassive à l'égard des "gros modèles", ont largement contribué à orienter Renault et PSA vers les véhicules à plus faible valeur ajoutée.