L'industrie automobile en "surcapacité" doit recevoir l'aide de l'UE

Par latribune.fr  |   |  412  mots
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Dans un rapport, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) pointe les faiblesses de l'industrie automobile française dans le contexte européen. Selon le Cese, la solution passe par une politique européenne coordonnée. Mais les constructeurs allemands s'y opposent.

Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) français s'est penché sur la question de l'industrie automobile en France. Et le résultat n'est pas brillant, voire, plutôt alarmant. La France se trouve aujourd'hui dans une situation paradoxale, souligne le Cese. Elle souffre de problèmes de surcapacités, tout en étant devenue "importatrice nette d'automobiles". "L'inaction dans ce domaine conduirait à affaiblir durablement les entreprises françaises avec toutes les conséquences sur les emplois", prévient le Cese.

La part de la production française dans le monde se réduit

La production de voitures particulières dans l'Hexagone s'est élevé l'an dernier à environ 2 millions, soit un peu plus de 3% du total mondial, contre 10% pour l'Allemagne, rappelle-t-il dans un projet d'avis. "En l'état actuel des projections pour 2015, la France représentera environ 2% de la production automobile mondiale, contre 6% pour l'Allemagne", s'alarme le Cese.

Secteur stratégique pour l'emploi

Et la situation n'est pas sans iportance, tant l'automobile est un vivier d'emplois important. En 2010, les sites d'assemblages représentaient encore 60.000 enplois environ (dont les deux-tiers pour PSA Peugeot Citroën, le quart pour Renault, le reste pour Toyota et Daimler). Mais c'est sans compter sur les sous-traitants, qui dépendent aussi directement du secteur. Avec eux, le nombre d'emplois pour l'ensemble du secteur s'élève à 250.000 selon les chiffres fournis par les professionnels.

L'UE doit déterminer une stratégie industrielle

Pour venir à bout de ce problème, le Conseil appelle l'UE à "déterminer une véritable stratégie industrielle communautaire" et demande une aide pour "une remise à niveau des sites d'Europe de l'Ouest", notamment "les sites les plus anciens et les plus complexes".

Le président de l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), et directeur général de Fiat Sergio Marchionne, plaide d'ailleurs pour une plus grande coordination européenne pour faire face à la crise. Le patron de Fiat a été suivi par celui du français PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, qui prévoit de fermer l'usine française d'Aulnay en 2014. 

Les constructeurs allemands s'y opposent

Mais comme si les conflits européens trouvaient une résonnance dans le secteur, les constructeurs allemands, qui se portent mieux, s'y opposent. "Ni l'Allemagne, ni les pays d'Europe centrale et orientale (...) ne faciliteront une remise à niveau des sites d'Europe de l'Ouest", avertit le Cese. Pourtant, les aides communautaires devraient être renégociées pour que "les sites les plus anciens et les plus complexes" en bénéficient.