Les constructeurs automobile allemands de haut de gamme publient leurs ventes mensuelles. Et ils ont raison. Leurs ventes n'arrêtent pas de grimper, mois après mois, malgré la crise. BMW annonce ce vendredi une hausse de ses volumes de 13,2 % en octobre et de 8,8 % à 1,49 million d'unités sur dix mois. Audi, filiale "premium" de Volkswagen, a indiqué mercredi dernier qu'il avait pour sa part crû de 13,9 % en octobre et de 12,9 % sur dix mois à 1,22 million. Mercedes-Benz avait fait état mardi d'une hausse de 6,2 % le mois dernier. Les ventes mondiales de la marque à l'étoile ont crû depuis le début de l'année de 4,9 % à 1,16 million. Jolies performances dues à l'intercontinentalisation !
Internationalisation à outrance
En Asie, les ventes de BMW ont bondi de 36,5 % en octobre. Une progression attribuée en premier lieu à la montée en puissance des BMW X1 (4x4) et BMW 3 (berline) produites sur place. Les volumes d'Audi ont progressé de 29,5 % en Chine, essentiellement grâce à son 4x4 Q5 et à la version limousine rallongée de son A6. Sur les dix premiers mois de l'année, Audi a déjà dépassé ses ventes record en Chine de l'an dernier. Dans la zone Amérique, BMW a écoulé 39.154 voitures en octobre, soit 20 % de mieux sur un an. Aux Etats-Unis, la croissance d'Audi a également été soutenue en octobre (+ 14,5 %). Outre-Atlantique, Mercedes-Benz progresse de 12 % (sur dix mois). La firme de Stuttgart y est le numéro un du haut de gamme automobile.
L'Europe se maintient
En Europe, c'est forcément moins brillant. Il n'empêche. BMW a réussi à y limiter la casse le mois dernier en demeurant quasi-stable. Audi augmente ses livraisons de 4,2 %, avec des ventes en hausse de 5,1 % en Allemagne et de près de 20 % en Grande-Bretagne. En Europe de l'ouest (hors Allemagne), Mercedes progresse de 7,4 % en octobre - avec de forts rebonds en France (+ 20 %), Belgique (+ 26 %), Suisse (+ 11,5 %) -, tirant profit de la nouvelle compacte, la Classe A.
Perspectives encourageantes
Les perspectives sont également bonnes. "Nous sommes bien partis pour réaliser un nouveau record de ventes en 2012, malgré des vents contraires sur certains marchés européens", indique le directeur des ventes de BMW, Ian Robertson, dans un communiqué. Le patron d'Audi, Rupert Stadler, se dit quant à lui "optimiste". Enfin, Mercedes annonce des volumes historiques pour l'ensemble de l'année. A plus long terme, "nous visons plus de 2 millions de véhicules d'ici à 2016 (1,67 million de véhicules vendus en 2011)", affirme Ian Robertson. Rupert Stadler a rappelé dernièrement l'objectif d'ici à 2020 d'écouler aussi deux millions de véhicules. Mercedes veut tout simplement redevenir le numéro un mondial du haut de gamme devant BMW et Audi à la fin de la décennie.
Bonnes marges
Des ambitions nourries par des produits de qualité, raffinés, élégants et bien finis, de technologies avancées, et désirables dans le monde entier. Une stratégie, soutenue par les pouvoirs publics de Berlin, de spécialisation dans le haut de gamme, même si les véhicules peuvent descendre en taille, qui dégage de fortes marges. Alors que PSA brûle plus de 200 millions d'euros de cash par mois et doit supprimer 8.000 emplois, Ford prévoit plus d'un milliard d'euros de pertes en Europe cette année et ferme deux usines, Fiat n'est sauvé que par les profits de son allié américain Chrysler et Opel cumule des déficits chroniques, BMW nargue tous ses concurrents en affichant de nouveaux profits... record.
Le constructeur automobile bavarois a annoncé mardi dernier un troisième trimestre historique, avec un bénéfice net en hausse de 16 %, à 1,29 milliard d'euros, un résultat encore meilleur qu'attendu par les analystes. Le résultat opérationnel (Ebit) est en croissance également de 14 % à 2 milliards. La marge atteint les 11% (activité automobile seulement, sur neuf mois). Soit l'une des meilleures du monde, derrière Porsche ! De son côté, Mercedes a certes vu son résultat opérationnel fléchir de 11 %, à 3,54 milliards d'euros sur neuf mois. Le constructeur germanique table toutefois sur un bénéfice d'exploitation honorable de 4,4 milliards d'euros pour 2012.