Nissan va produire un nouveau modèle en Espagne moyennant des... baisses de salaires

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  372  mots
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L'allié japonais de Renault annonce la fabrication d'une nouvelle berline sur son site de Barcelone. 1.000 emplois directs seront créés, avec des salaires en baisse de 20% et moyennant plus de flexibilité.

Nissan va produire une nouvelle berline dans son usine espagnole de Barcelone. 1.000 emplois directs (et 3.000 indirects) seront créés, mais... à des salaires plus bas. Pour décrocher ce contrat, le site catalan arguait d'un accord entre la direction et les syndicats pour rendre les horaires plus flexibles et réduire de 20% environ les salaires des nouveaux embauchés. Les négociations sur la flexibilité ont duré six mois. L'allié japonais de Renault devrait investir environ 130 millions d'euros pour la fabrication dr ce nouveau modèle à partir de juillet 2014. Nissan prévoit une production annuelle de 80.000 unités. Avec environ 3.300 employés, Barcelone produit actuellement les utilitaires NV200 et Primastar, le 4x4 Pathfinder, le pick-up Navarra. Ce site, que Nissan a mis très longtemps à rendre compétitif, appartenait initialement au constructeur espagnol Ebro.

Prime à la casse

L'annonce de Nissan coïncide avec la mise en route en Espagne, ce lundi, de la deuxième phase d'un plan d'aide au secteur, baptisé PIVE II, qui vise à stimuler les ventes de véhicules neufs. Le marché espagnol avait reculé de 13,4% en 2012. Nissan a vu sa fabrication baisser localement de 7,5% l'année dernière. Prévu pour un an, ou jusqu'à épuisement de son budget de 150 millions d'euros, le plan prévoit des primes de 2.000 euros (1.000 euros octroyés par le gouvernement et 1.000 par les marques automobiles) pour l'achat d'un véhicule neuf "efficace sur le plan énergétique" contre la cession d'une voiture âgée de plus de 10 ans. Une vraie prime à la casse. Entrée en vigueur en octobre, la première phase du plan a permis de remplacer 75.000 véhicules, selon le ministère de l'Industrie qui table sur 150.000 remplacements pour la seconde phase.

Usines de Renault à la rescousse

Certaines rumeurs faisaient état  d'une possibilité d'octroyer ce nouveau véhicule Nissan à une usine française de Renault. Le groupe au losange a en effet annoncé récemment que, en cas d'accord avec les syndicats en France sur un plan de compétivité, ses sites français produiraient des véhicules des partenaires, notamment de Nissan. Le japonais tourne en effet au maximum de ses capacités sur son site britannique de Sunderland avec une production de plus de 500.000 unités par an.