BMW parie sur le (très) haut de gamme écologique

Par Alain-Gabriel Verdevoye, à Munich  |   |  501  mots
BMW i3 en tests hivernaux. Copyright BMW
La petite BMW i3 électrique innove par son châssis en aluminium, son habitacle en composites et un prolongateur d'autonomie en option. La production de pré-série vient de démarrer. Nous avons visité les sites bavarois de Landshut et Dingolfing qui fabriquent les composants. Commercialisation en fin d'année à un tarif élevé : 40.000 euros (modèle de base)!

BMW commercialisera sa i3 électrique en fin d'année et son i8 hybride début 2014. Les véhicules "verts" du nouveau label "BMW i" arrivent. La pré-production vient de démarrer. L'i3, un véhicule révolutionnaire, est doté d'un châssis en aluminium et d'un habitacle en composites à renfort de fibre de carbone. 'L'i3 est plus légère de 250 à 350 kilos qu'une voiture électrique conventionnelle. L'habitacle en composites permet un gain de poids de 50% par rapport à l'acier, de 30% face à l'aluminium", affirme le constructeur, qui indique: "la production du véhicule requiert deux fois moins de temps que pour un modèle traditionnel".

Prolongateur d'autonomie

Mesurant moins de 4 mètres de long, l'i3 développe une puissance maximale de 170 chevaux alimentée par des batteries au lithium-ion intégrées dans le soubassement de la voiture. L'i3 sera disponible en option avec un prolongateur d'autonomie (une sorte de moteur d'appoint comme sur la Chevrolet Volt), qui permet, selon BMW, de porter  le rayon d'action du véhicule de 130-150 kilomètres à 250. Rassurant. D'ailleurs, la majeure partie des clients devrait prendre l'option, d'après BMW France. Une telle débauche de technologie a évidemment un coût. En conséquence, le prix de base sera très... BMW : autour de 40.000 euros. C'est quand même très, très cher, pour un si petit modèle. Un tarif trois fois plus élevé que celui de la Renault Zoé. C'est le prix d'une BMW 320d bien équipée! Ce véhicule sera essentiellement destiné aux flottes et vendu en France à travers 30 concessionnaires sélectionnés.

Voiture de sport 2+2

L'i8 est pour sa part une voiture de sport 2+2, encore plus chère et élitiste, dotée d'un moteur électrique d'une puissance de 131 chevaux  transmise aux roues avant, tandis que le train arrière est propulsé par un moteur à essence trois cylindres de 223 chevaux. Il s'agit d'un hybride rechargeable.

Toutes petites cadences

I3 et i8 seront assemblées dans l'ex-RDA, à Leipzig. Mais le site de pièces de BMW à Landshut (3.100 salariés), en Bavière, fournira les composants des moteurs électriques, celles du prolongateur d'autonomie, de l'habitacle, avec de la fibre de carbone provenant de la co-entreprise de BMW aux Etats-Unis. Le site voisin de Dingolfing (18.500 personne, dont 300 pour la gamme "BMW i") fabriquera les châssis, les transmissions et assemblera les batteries. Le personnel vient d'être formé. Nous avons pu voir les chaînes de Landshut et Dingolfing dédiées à l'i3  tourner à toutes petites cadences. On est encore en phase d'ajustage. La production de série débutera à la rentrée.

1% du marché pour les électriques

Les  véhicules "verts" électriques et hybrides (rechargeables compris) devraient passer de 1,7% de la production automobile mondiale en 2011 à près de 5% en 2016 et près de 6,3% en 2020, selon les prévisions du consultant PWC. D'après une étude un peu plus ancienne du même cabinet,  le marché auto mondial devrait passer, d'ici à 2017, à 1% d'électriques et 4,1% de véhicules hybrides, soit 4,1 millions de véhicules.