PSA veut redémarrer la production à Aulnay, mais le matin seulement

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  455  mots
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PSA espère redémarrer la production, quasi-interrompue depuis deux mois à cause d'une grève larvée. Mais, l'usine d'Aulnay ne tournera que le matin en avril. Aujourd'hui, la production varie de 10 à 100 Citroën C3 par jour seulement.

La direction de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) veut redémarrer la production, interrompue depuis deux mois par une grève larvée. Mais en ne faisant tourner le site que le matin, avec une des deux équipes seulement, affirme le groupe automobile ce vendredi. L'usine, qui doit fermer en 2014 dans le cadre d'un plan de restructuration, fabrique actuellement 10 à 100 Citroën C3 par jour seulement, selon la pression exercée par les grévistes sur les autres salariés. 

Plus de production à Poissy

La mesure proposée  prévoit donc une production  le matin durant  quatre semaines à partir du 8 avril. Elle "n'est pas définitive", indique un porte-parole de la direction. PSA explique qu'une usine quasi-paralysée ne "peut reprendre ses cadences pleinement du jour au lendemain". Le constructeur vise une production de 250  véhicules quotidiens le mois prochain à Aulnay. Par ailleurs, pour faire face à la grève - à l'appel de la CGT, rejointe par SUD et la CFDT -, PSA a dû organiser un surcroît de production sur le site voisin de Poissy  (Yvelines), dont les salariés travaillent le samedi "pour faire le rattrapage de ce qui n'a pas été produit à Aulnay en janvier, février et mars", assure le groupe. Environ 180 salariés de l'usine de Seine-Saint-Denis sont partis en mobilité interne, très majoritairement à Poissy, depuis fin février. Le constructeur n'a donc pas besoin aujourd'hui pleinement des capacités d'Aulnay.

Moins de 200 grévistes

"Il y a moins de 200 grévistes à Aulnay qui mènent depuis plusieurs semaines des actions relativement violentes. (...) Cette minorité bloque le site dans des conditions inadmissibles, empêchant PSA d'assurer les conditions de sécurité pour que les 2.300 non-grévistes puissent aller travailler", affirmait lundi dernier Denis Martin, le directeur industriel du groupe, lors d'un point presse.  Le dirigeant affirmait alors qu'il lui manquait 14.000 C3 à cause du mouvement social.

Accord de cinq syndicats

Lors d'un Comité central d'entreprise (CCE) lundi 18 mars, un accord sur les mesures d'accompagnement du plan social a été validé par cinq organisations syndicales qui présentent 76% des salariés du groupe. Les mesures pour les salariés de l'usine d'Aulnay,  vouée à la fermeture, et les 1.400 suppressions de postes à Rennes, ont été ratifiées par la CFDT, FO, la CFTC, la CFE-CGC et le SIA. La signature formelle devrait suivre.

3.750 solutions de reclassement à Aulnay

"Nous proposons à Aulnay 3.750 solutions de reclassement identifiées pour les 2.550 salariés qui restaient au 1er février, soit 1.650 mesures de reclassement interne, 800 emplois identifiés sur le site et 800 à travers le cabinet Sodie, 300 postes de transition professionnelle vers la RATP ou la SNCF", soulignait lundi le dirigeant.  "A Rennes, nous proposons 1.800 solutions, dont 400 en interne dans le groupe, 800 à travers la réindustrialisation du site, 600 via Sodie"