PSA, roi du diesel ...électrique

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  441  mots
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PSA Peugeot Citroën est très fier de ses hybrides diesel-électrique. Il en a vendu 20960 en 2012. Le groupe français vise les 40000 unités vendues cette année. Et s'intéresse désormais à l'« hybrid air ».

Seul des deux constructeurs automobiles français à miser sur les hybrides - Renault ayant fait le choix de l'électrique pur -, PSA commercialise actuellement quatre modèles à moteur hybride : le « SUV » (mi-monospace compact, mi-4x4) Peugeot 3008, la berline familiale 508 et le break surélevé 508 RXH, ainsi que le « coupé-break-monospace » Citroën DS5.

La 508 RXH est le navire amiral, puisque le modèle en question culmine à 46200 euros (tarif catalogue). Soit 10000 de plus au bas mot que la 3008 Hybrid4. Des véhicules très intéressants techniquement, plus sobres et rejetant bien moins de C02, mais plus lourds, dotés d'une boîte manuelle pilotée peu intuitive, et donc moins agréables à conduire que les versions thermiques diesel correspondantes. Le problème, c'est que pour les marchés extra-européens, notamment chinois, PSA doit maintenant développer absolument des hybrides à essence... Or, de l'aveu même du constructeur, ces versions ont « pris un peu de retard ». L'hybride rechargeable ne semble pas non plus pour tout de suite...

L'« hybrid air », un mix essence-air comprimé

L'avenir des hybrides chez PSA n'est pas très clair. Car la firme tricolore a cessé sa coopération sur ces moteurs avec BMW l'an dernier. PSA et l'allemand avaient annoncé en grande pompe en février 2011 une collaboration dans les technologies hybrides de l'avenir. Ils devaient investir 100 millions d'euros dans une société commune. Mais l'alliance conclue entre le groupe français et l'américain General Motors a changé la donne.

Cette coentreprise avec le groupe allemand, baptisée BPCE, a pourtant bel et bien commencé ses travaux il y a plus d'un an. Plusieurs centaines de personnes (400 à 500) travaillaient à Munich, siège de BMW. Les études et le développement des produits étaient en cours. La production des composants devait même avoir lieu... en France, sur le site de Mulhouse, à partir de la fin 2014, avec 250 à 300 personnes, pour des premiers véhicules prévus pour 2015-2016. De quoi faire plaisir à Arnaud Montebourg... Hélas, l'alliance PSA-BMW a fait long feu.

Du coup, PSA s'intéresse désormais à une toute nouvelle technologie, l'« hybrid air », dévoilée en janvier dernier, et dont les applications commerciales pourraient voir le jour vers 2016. Une solution inédite combinant moteur à essence et air comprimé, plus simple que l'hybride. Selon PSA, elle pourrait générer des économies de 45% en circulation urbaine avec des véhicules rejetant moins de 70 g de C02, soit une vingtaine de moins qu'une 3008 Hybrid4 d'aujourd'hui. À voir, aucun journaliste n'ayant pu encore conduire de tels véhicules. Les ingénieurs extérieurs à PSA se montrent toutefois divisés sur la pertinence réelle de cette technologie.