Les Dacia roumaines à bas coûts ? Pas seulement pour les "pauvres" !

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  656  mots
Dacia Logan II. Photo Renault
Renault, propriétaire de la marque roumaine à bas coûts, veut y voir un phénomène de société en Europe occidentale, notamment en France. "Les gens changent leur mode de consommation. C'est une nouvelle attitude vis-à-vis de l'automobile", affirme le groupe tricolore.

Pour les "pauvres", les Dacia Logan ou autres Sandero?  Non, pas seulement!  Renault, propriétaire de la marque roumaine à bas coûts, veut y voir, au contraire, un phénomène de société. "Les gens changent leur mode de consommation. C'est un mouvement de fond, une nouvelle attitude des consommateurs vis-à-vis de l'automobile.  Et, quand la crise sera finie, ce phénomène restera", plaide Arnaud Deboeuf, Directeur du programme "Entry" (voitures d'entrée de gamme) du groupe tricolore. Ces nouveaux automobilistes "ne sont pas forcément des gens financièrement contraints, mais des consommateurs qui ont un niveau d'exigence pas trop élevé. Ce sont des gens qui veulent quelque chose de suffisant, sans plus", souligne le dirigeant.

Phénomène ouest-européen

La Dacia Sandero, de la taille d'une Renault Clio, peut servir notamment de deuxième ou troisième véhicule d'un ménage relativement aisé. Même chose pour le 4x4 Dacia Duster, le véhicule tous chemins le moins cher du marché (à part le très ancien Lada Niva russe)... Certes, le mouvement reste encore ténu. Il demeure encore rare qu'une Dacia côtoie une BMW 5 ou un Mercedes ML dans un même garage. Mais c'est dans l'air  du temps, alors que d'autres postes de dépenses explosent dans les foyers comme celui consacré aux télécommunications...  "C'est un phénomène ouest-européen. Ce n'est pas le cas dans les pays émergents", reconnaît toutefois Arnaud Deboeuf.

A partir de 7.700 euros

"Un achat intelligent, dont je me félicite. Les Dacia sont des véhicules modernes, simples et fiables,  qui servent à transporter sa famille d'un point à un autre. Ni plus ni moins. La semaine, de toutes façons,  je me sers du Velib'", explique un architecte parisien, qui possède un Duster. "Ma Sandero est spacieuse et pratique. Je n'aime pas spécialement l'automobile. C'est un moyen de transport", souligne ce jeune cadre passionné de vol à voile, qui préfère dépenser le moins possible pour sa  voiture. La gamme Dacia démarre à 7.700 euros en France, soit les plus bas prix du marché hexagonal

Pique-nique en région parisienne

En tous cas, l'acheteur d'une Dacia... n'a pas honte de son achat. Au contraire. La  preuve: la 5ème édition du "pique-nique Dacia", qui se déroulera dimanche 30 juin au Haras de Jardy, à Marnes-la-Coquette en région parisienne. Ce pique-nique annuel rassemble la communauté des clients de la filiale de Renault.  12.000 personnes avaient participé à l'édition de l'an dernier dans le parc du château de Rambouillet.  A l'opposé du snobisme ambiant, puisqu'il regroupe des possesseurs de véhicules économiques, bas de gamme, pas du tout  "glamour" ni particulièrement agréables à conduire,  ce "pique-nique" avait compté 7.000 participants en 2011 et 4.000 lors de la première édition. Des événements similaires se déroulent d'ailleurs également dans d'autres pays. L'opération "Dacia Land" en Algérie a ainsi réuni près de 15.000 clients l'an dernier.

Progression de 18%

Les Dacia, qui, au départ, ne devaient pas être vendues en Europe occidentale, recueillent un succès inattendu. En France, sur les cinq premiers mois de 2013, les immatriculations de Dacia ont progressé de 18%, celles de la marque Renault ayant dans le même temps plongé de 14,7% (hors utilitaires). La marque roumaine, distribuée par le réseau du constructeur tricolore, détient 5% du marché hexagonal et dépasse désormais largement Ford, Opel, Toyota... Ceci dit, la France représente moins de 9% seulement des ventes mondiales de la gamme "Entry" de Renault, toujours essentiellement destinée aux pays émergents. Les deux premiers débouchés sont le Brésil et la Russie. Renault compte en écouler plus d'un million d'unités en 2013 dans le monde, contre 953.000 l'an dernier.. Ces véhicules sont vendus sous la marque Dacia en Europe et sur le pourtour méditerranéen, sous le logo Renault lui-même en-dehors (Russie, Amérique du sud, Inde...).